L'évolution du greenkeeping selon Norbert Amblard

Publié le 7 juin 2021 à 05h00

Catégorie : Pratiques

Nous avons rencontré Norbert Amblard, le greenkeeper du Golf Club d’Esery Grand Genève, pour une interview exclusive. Voici la deuxième partie où il donne sa vision du métier de greenkeeper et son évolution au fil des années avec les différentes contraintes qui frappent le métier.

« Le métier de greenkeeper est un des plus beaux métiers qui existent mais en même temps un des plus complexes« , explique Norbert Amblard, greenkeeper depuis 24 ans au Golf Club d’Esery Grand Genève, également membre du comité de l’association de l’AGREF où il s’occupe de la formation.

Après la première partie de son interview publiée la semaine dernière, dans cette deuxième partie, Norbert Amblard donne sa vision et sa définition du greenkeeping. Le greenkeeperdoit s’adapter aux joueurs en fonction de leur niveau et, à partir de là, il adapte ses opérations mécaniques comme la tonte, la vitesse des greens, etc. De plus, à cela s’ajoute la nouvelle problématique environnementale qui touche la profession depuis 15 ans et surtout, depuis 3 ans où cela s’intensifie et cela s’intensifiera encore plus dans les années qui viennent. Les parcours sont devenus aseptisés depuis les années 2000. Il n’y avait pas les mêmes moyens et surtout il y a eu une course à la recherche de qualité qui s’est traduite par une augmentation de l’utilisation des produits et une asepsie des parcours pour ressembler à ceux d’Amériqueoù il n’y a pas une mauvaise herbe, pas une tâche, etc… « C’est la plus mauvaise chose qui soit arrivée au golf car on a donné de mauvaises habitudes aux golfeurs et, côté environnement, cela a été une véritable catastrophe« , explique Norbert Amblard.

Etant joueur de golf et donc jouant avec des golfeurs n’ayant aucune notion de greenkeeping, Norbert Amblard explique que ce que voit un golfeur et complétement différent de ce que voitun greenkeeper. « Il va falloir que demain ils acceptent de voir des pâquerettes, des pissenlits, des graminées estivales ou encore des maladies. On sera obligé d’aller dans cette directioncar les contraintes environnementales qui sont passées dans les textes législatifs vont nous obligerd’aller vers des solutions de biocontrôlequi n’auront pas les mêmes effets que les solutions chimiques que l’on a aujourd’hui« . Le métier va donc changer et le greenkeeper, en plus d’approfondir ses connaissances techniques, devra faire preuvede pédagogie auprès du comité directeur et des joueurs pour expliquer que le cadre va changer et qu’il va se rapprocher vers quelque chose de plus naturel.

« Ceux qui pensent qu’il faut entretenir des parcours de golf à « l’américaine » sont totalement à côté de la plaque et vont à l’encontre de notre métier« , poursuit le greenkeeper.

Enfin, Norbert Amblard répond à la question « zéro phyto : mythe ou réalité ? » et explique que cela dépend encore une fois de ce que l’on attenddes greenkeepers et des nouvelles solutions mises à disposition pour la filière.

redaction.gsph24atprofieldevents.com (Lucas Sanseverino)

Rédaction GSPH24

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