Journée innovations SPOR&D : La première édition rencontre un succès

Le 13 février se tenait la première journée innovations du consortium SPOR&D à l’INSEP. Devant 130 personnes, chercheurs et experts ont abordé les trois grandes problématiques : lutte contre les maladies cryptogamiques, lutte contre les adventices et gestion de l’eau. La journée s’est achevée par le podium de l’Appel à Projets Tremplin qui a récompensé trois innovations.

Jeudi 13 février, l’INSEP a accueilli la première journée innovations organisée par le consortium SPOR&D (Sols Pelouses Organisme de Recherche & Développement. 1 an, 2 mois et 27 jours après son lancement officiel, le consortium a réuni les principaux acteurs de la filière pour aborder l’avenir, valoriser les avancées de SPOR&D et ouvrir de nouvelles perspectives.

Dans un haut-lieu du sport français, rappelant aux quelques 130 participants qu’entretenir des pelouses sportives doit répondre aux exigences de la performance, la journée a été une véritable réussite. Fédérations sportives et ministères ont répondu présents, à l’instar de gestionnaires d’infrastructures, d’industriels, etc. Tous ont pu assister aux exposés d’experts et de chercheurs engagés dans la transition écologique sur les trois grandes problématiques identifiées : lutter contre les maladies cryptogamiques, lutter contre les adventices et la gestion de l’eau.

Pascal Grizot, président de la ffgolf et du consortium, ainsi que Fabien Canu, directeur général de l’INSEP, ont ouvert la journée. L’occasion de revenir sur les récents Jeux Olympiques de Paris 2024, lors desquels les performances françaises ont été marquantes.

Trois thèmes cruciaux abordés lors des conférences

La journée a été rythmée par les conférences portant sur trois thématiques : les maladies cryptogamiques, la gestion des adventices et la gestion de l’eau. En introduction, Hélène Soubelet, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dont le but est de décrypter les mécanismes d’érosion de la biodiversité, a rappelé qu’un changement transformateur était urgent et qu’il est nécessaire de réduire les pressions sur la biodiversité.

La conférence sur la lutte contre les maladies cryptogamiques a été introduite par Michel Raviart, président de la Commission Fédérale des Terrains et Infrastructures sportives (CFTIS) au sein de la FFF et membre du comité de pilotage de SPOR&D, avant de laisser place à Didier Tharreau, chercheur phytopathologiste du CIRAD.

Rémy Dorbeau, président de l’AGREF et de l’Institut Ecoumene Golf & Environnement a introduit Bruno Chauvel, directeur de recherche dans l’unité agroécologie de l’INRAE de Dijon sur la question de la gestion des adventices. Pour le chercheur, il n’y aura pas d’alternative au désherbage chimique, et la difficulté de la lutte contre certaines espèces sera conditionnée au degré d’acceptation de celles-ci sur les terrains de sport.

Enfin, Marin Le Cour Grand Maison, directeur de France Galop, est revenu sur l’importance de bien gérer l’eau sur les infrastructures sportives. C’est d’autant plus le cas sur les hippodromes, qui arrosent pour le gazon mais aussi pour les chevaux. Pascal Maugis, chercheur en hydrologie, usages de l’eau et changement climatique au Laboratoire des sciences du climat et l’environnement l’Institut Pierre Simon Laplace, lui a succédé sur scène.

A la suite de chacune de ces conférences, les entreprises retenues dans le cadre de l’Appel à Projets Solutions ont eu l’occasion de présenter leur solution. Ce fut le cas pour Natural Grass avec Aquaflow, Permavoid, BAIC Agro avec Viacqua + et E-Nano.

Les travaux de SPOR&D mis en avant

Cette journée a également été l’occasion de faire le point sur les réalisations du consortium SPOR&D sur l’année 2024. La première année de « fonctionnement » a principalement été consacrée à l’état de l’art des solutions existantes avec deux actions majeures : l’analyse des publications scientifiques internationales et la traque aux innovations auprès des responsables des sites. L’état de l’art a été complété par un appel à solutions ouvert de septembre à novembre 2024.

SPOR&D a ensuite lancé un AAP Tremplin fin 2024 sur les trois priorités du consortium, et un AAP Sélection variétale afin d’accélérer le développement et la mise sur le marché de nouvelles variétés de graminées adaptées aux pratiques sportives et au changement climatique. « La première année a mis en évidence la nécessité d’une double approche : accompagner à court terme des solutions déjà matures et engager des travaux de recherche longs, comme l’amélioration variétale, qui peut nécessiter plus de 10 ans d’expérimentation. La levée de fonds est ainsi un chantier majeur en 2025 pour garantir des travaux robustes et pérennes », précise Gérard Rougier, coordonnateur du consortium.

L’Institut Ecoumene Golf & Environnement dévoile ses avancées

SPOR&D contribue également à l’avancée des projets de recherche portés par l’Institut Ecoumene Golf & Environnement de l’AGREF. Ollivier Dours, son responsable R&D, et Rémy Dorbeau, son directeur, ont présenté les nombreux projets de recherche de l’Institut. L’occasion pour eux de revenir sur les projets Modège 1,2 et 3 réalisés en 2017 et 2024, et d’aborder les chantiers en cours tels que Mopregig (OAD pour tous les sports), Prosubase 2025, RASOPE (sur les ravageurs) et VATEGREEN (sélection spécifique green de golf) entre autres. L’Institut multiplie les travaux de recherche.

Trois projets Tremplin récompensés

L’annonce des lauréats de l’Appel à Projets Tremplin a été le point culminant de la journée. Trois projets ont été récompensés par le jury composé d’experts de la filière, après évaluation du comité scientifique : BcTest porté par Terenvi, Temp Turf Pathogens porté par Turf Lab et Nutriscope porté par Senseen. Au total, 50 000 € de bourse ont été offerts aux trois vainqueurs pour financer leurs projets, avec le soutien du fonds de dotation ffgreen. Retrouvez plus d’informations sur ces projets novateurs bientôt sur Gazon Sport Pro H24.

Comme l’a rappelé Pascal Grizot, « faire c’est bien, mais il faut faire savoir également ». C’était tout l’enjeu de cette journée : montrer à quel point, via le consortium, la filière est pro-active pour chercher des alternatives durables et efficaces pour assurer la pérennité des terrains tout en respectant les exigences environnementales. Cette première journée innovations marque le premier pas d’un chemin qui s’annonce peut-être long, mais ô combien primordial. Et la réussite de ce rendez-vous en appelle forcément d’autres…