Louis Hubert, un jeune intendant français au Phoenix Open

Publié le 7 mars 2025 à 07h00

Catégorie : Pratiques

A seulement 21 ans, Louis Hubert, actuellement en Licence Intendant de Parcours de Golf sur le Golf de Seignosse dans le cadre de sa formation à Dunkerque, a eu l’immense opportunité de participer au Phoenix Open, au TPC Scottsdale. Il revient sur cette expérience unique.

Bonjour Louis, peux-tu te présenter ? Dans quel golf travailles-tu ?

Bonjour, je m’appelle Louis Hubert, j’ai 21 ans et je suis actuellement en Licence Intendant de parcours de Golf sur le Golf de Seignosse, dans les Landes, aux côtés de Jean Ruas.

 

Pourquoi as-tu choisi ce métier ?

Ma passion pour ce métier m’est venue grâce à mes parents, qui m’ont fait découvrir le golf dès l’âge de 7 ans. J’ai ensuite évolué dans cet univers en tant que joueur, jusqu’à ma classe de troisième, où j’ai effectué un stage découverte. J’ai passé une semaine au Golf du Perche avec Gilles Tibault, qui m’a initié au monde du greenkeeping. Depuis ce jour, ma passion n’a cessé de grandir, et aujourd’hui encore, je suis toujours aussi enthousiaste à l’idée de pratiquer ce métier au quotidien. J’ai donc suivi un parcours scolaire adapté à cette vocation, en obtenant un Baccalauréat professionnel, puis un Brevet de technicien supérieur en aménagement paysager.

 

Comment s’est passé ta candidature pour le Phoenix Open 2025 ?

En décembre, notre formateur Olivier Grelin nous a communiqué le formulaire de candidature pour le Phoenix Open au TPC Scottsdale. J’ai alors soumis ma candidature avec une lettre de motivation, mon CV et en m’appuyant sur le soutien de mon entourage. En janvier, j’ai reçu une réponse positive confirmant ma participation à la préparation du Phoenix Open, accompagnée de toutes les informations nécessaires pour assurer le bon déroulement de mon séjour.

 

Était-ce ta première expérience à l’étranger ? Qu’est ce qui change ? Qu’est ce qui t’a surpris là-bas ?

Ce voyage a marqué ma première expérience aux États-Unis, ainsi que mon premier tournoi du PGA Tour. C’était à la fois excitant, enrichissant et un peu stressant, car tout était une découverte pour moi.

J’ai rapidement constaté de nombreuses différences entre la France et les États-Unis, que ce soit dans la vie quotidienne ou dans l’univers du golf. La perception du golf et la reconnaissance du travail des intendants et des jardiniers ne sont pas les mêmes qu’en France. Le respect et la considération pour notre métier y sont bien plus marqués.

Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’échelle des choses : les rues sont plus larges, les voitures plus imposantes, et sur les parcours de golf, les moyens humains et matériels sont démultipliés. L’organisation est impressionnante, témoignant d’une préparation minutieuse pour accueillir un événement de cette envergure et faire face à toute éventualité. Contrairement à un parcours classique, où l’entretien se fait de manière plus régulière et moins intensive, le superintendant et son équipe préparent le terrain tout au long de l’année en vue du tournoi. Dans un mail reçu avant l’événement, ils détaillaient tous les travaux réalisés depuis la dernière édition, comme la modification de certaines zones de jeu pour améliorer la circulation des spectateurs. Beaucoup de choses sont pensé et mis en œuvre dans l’optique du tournoi.

Parle nous un peu du quotidien d’un greenkeeper sur ce parcours ?

Les journées commençaient aux alentours de 4h30, avec un briefing matinal avant de partir sur le terrain. Nous terminions notre première session à 9h, puis prenions un petit-déjeuner tous ensemble. Pour le setup du matin, je m’occupais du « turning-board », qui consiste à déplacer les planches permettant aux tondeuses de faire demi-tour sur les greens. Je m’occupais des trous 11, 13 et le célèbre trou 16. À la levée du jour, je retirais ensuite la rosée des fairways à l’aide d’une grande corde tractée entre deux véhicules. Le samedi matin, j’ai eu la chance de pouvoir tondre le green du 13, et le green du 16 !

L’après-midi, les horaires variaient entre 13h-19h et 15h-19h. Je me chargeais du nettoyage des départs du retour, puis participais au regarnissage des fairways. L’ambiance était particulièrement marquante en fin de journée, avec des spectateurs alcoolisés encore présents, qui nous acclamaient et nous encourageaient. Ce sont des souvenirs incroyables et inoubliables !

 

Quels enseignements tires-tu de cette expérience ?

J’ai beaucoup appris de cette expérience et de cette région. Ils utilisent des graminées et des techniques d’entretien que l’on voit progressivement arriver dans le sud de la France en raison du réchauffement climatique. J’ai trouvé très intéressant de découvrir ces méthodes, qui diffèrent parfois des nôtres, comme le sursemis (« overseeding »). Cette technique consiste à ressemer une variété de graminée différente en hiver, mais sans outils mécaniques pour enfouir les graines dans le sol, contrairement à ce que l’on fait en France.

 

Quelle est la suite pour toi ?

Cette expérience m’a conforté dans mon envie de réaliser l’Ohio Program, qui représente une continuité de l’école de Dunkerque aux États-Unis. Mon départ est prévu pour avril 2026, après la fin de mes études en septembre 2025. Je partirais probablement entre 6 mois et 18 mois. Avant ça, je me prépare à découvrir, durant six mois, une nouvelle approche du greenkeeping dans un autre pays. Pourquoi pas l’Australie ?

Mes prochains tournois seront l’Amundi Évian Championship et l’Open de France, qui se tiendra au Golf de Saint-Nom-la-Bretèche.

 

Corentin RICHARD

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