Dans les coulisses du « Wimbledon Français » – épisode 2 !

Publié le 14 juin 2018 à 13h58

Catégorie : Pratiques

Organisée par la Société Française des Gazons, une journée portes-ouvertes s’est tenue ce lundi au Lawn Tennis Club de Deauville. Visite guidée, sous les bons offices de Vincent Savourat, son intendant.

Si le Lawn Tennis Club est fréquemment surnommé le « Wimbledon normand », ce ne serait pas le fait de ses directeurs, Grégory Brussot et Martin Besançon, mais de la presse ! Ce qui n’empêche pas les dirigeants de le reprendre à leur compte. Le surnom n’est pas totalement usurpé, étant donné les liens qui unissent les deux clubs, Neil Stubey, greenkeeper de Wimbledon, n’étant pas avare de conseils à l’intention de son confrère, Vincent Savourat, l’intendant du Lawn Tennis Club de Deauville (LTCD).

Autre point commun : le substrat du court central du LTCD est constitué de la même argile acquise auprès du même fournisseur que celui de Wimbledon. « Substrat qui est quasiment deux fois plus cher qu’un substrat Airfibr », précise Vincent Savourat. Rappelons que neuf des onze courts du LTCD sont en effet en substrat renforcé fourni par l’entreprise parisienne Natural Grass – ce qui fait du LTCD un cas unique en son genre.

Au cours de cette matinée de visite, Vincent Savourat a divulgué quelques détails supplémentaires quant à la spécificité du travail sur gazon pour courts de tennis : « On est plus proche d’un terrain de golf que d’un terrain de grand jeu ». Cela ce traduit notamment sur la hauteur de tonte, fixée à 8 mm. « Je descendrais bien à 5 mm, mais les sélectionneurs de gazon me font alors les gros yeux ! »

Au niveau du plan de fertilisation, l’intendant indique qu’il ne peut descendre en dessous de 450 unités d’azote par an. Les apports se font environ à 65% sous forme organique, le reliquat sous forme d’engrais minéraux. La tonte est effectuée deux fois par jour, à raison de 3 heures par jour minimum, à la simplex dans la mesure du possible, mais aussi à la triplex lorsque le timing est plus serré. Le ray-grass étant « bourré de silice », les tondeuses doivent être rodées régulièrement. Quant aux fongicides, ils n’ont pas été utilisés depuis…mai 2016 !

Bien qu’une petite rampe ait été confectionnée, la luminothérapie ne fait pas partie des méthodes d’entretien. Le chauffage et la ventilation non plus. Le système de tente de croissance fournie par Seegrow a été testé, mais son coût semble encore trop prohibitif. L’arrosage est lui aussi géré de manière empirique, à l’aide d’un système relativement simple : quelques arroseurs Rainbird 8005 configurés en demi-cercles et quarts-de-cercle, associés à une programmation de chez Hunter « utilisée comme une minuterie. L’arrosage en excès nuit à la qualité de jeu et favorise la prolifération de cyanobactéries (algues). » Si pour l’heure, l’eau de ville est utilisée pour l’arrosage, des tests sont effectués en vue de l’optimiser…

Le greenkeeper s’attache tout particulièrement à traiter le « dégarnissage » de ses fonds de courts. Pas de recours à une regarnisseuse à disques dernier cri : ici, c’est le système D qui a cours. Les épandages de semences se font « à la volée » – environ 25 grammes – après aération à pointes tous les 15 jours et utilisation d’une grille tractée pour faire tomber les graines dans les trous.

L’intersaison est marquée par les opérations de sablage – deux à quatre apports à raison de 0,1 à 0,5 l/m2. Ce sable est mélangé à du charbon de bois afin de peaufiner la régulation de l’humidité du gazon. Si un scalpage des courts a été effectué durant la trêve 2017-2018, Vincent Savourat envisage de ne pas réitérer l’opération à la prochaine fermeture.

Rédaction GSPH24

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