Le défi climatique de l’hippodrome de Cheltenham

Publié le 30 mars 2023 à 07h00

Catégorie : Pratiques

À Cheltenham, en Angleterre, l’été très chaud a laissé des traces sur les pistes de l’hippodrome, contraint de s’adapter.

Source : Equidia

Considéré comme le temps de la course d’obstacles au Royaume-Uni, l’hippodrome de Cheltenham constitue une place forte du monde hippique britannique avec ses deux pistes : « l’Ancienne » et la « Nouvelle ». Son Festival annuel, qui se déroule sur 4 jours en mars, est un rendez-vous incontournable. Cette année, la « Race week » s’est déroulée du 14 au 17 mars. Avant cette édition 2023, l’équipe d’entretien des pistes a confié à Pitchcare que la préparation de l’édition précédente avait été particulièrement difficile avec des conditions climatiques très sèches et une météo incertaine.

Et Jon Pullin, directeur de courses, aurait pu connaître un baptême plus simple. L’édition 2022 était son premier festival, lui qui a remplacé Simon Claisse, parti à la retraite en décembre 2021 après plus de 20 années de loyaux services à Cheltenham. C’est surtout la période après le festival qui a été difficile. Au mois d’avril, l’hippodrome a dû faire face à la canicule juste après avoir scarifié sa piste. « L’eau d’irrigation est puisée dans deux ruisseaux qui entourent le parcours et, à partir de juin, ils étaient à sec donc nous étions dépendants de nos réserves », explique le directeur de course. Pour Alastair King, jardinier en chef, « l’herbe a sans doute mis plus de temps à récupérer » dans ces conditions. Heureusement pour eux, les pluies sont réapparues en octobre, un mois avant la prochaine course.

A l’approche de l’édition 2023, les choses sont différentes. d’importants investissements ont été réalisés, notamment concernant l’irrigation avec l’achat de deux rampes d’arrosage Briggs de 50 m et une de 30 m. « Nous pouvons utiliser l’irrigation sélective, éteindre les buses pour n’arroser que là où c’est nécessaire, et les rampes permettent une distribution plus uniforme. Cependant, nous sommes encore dans une certaine mesure à la merci de la météo », confie Jon Pullin à Pitchcare.

Une alternance entre les deux pistes

L’équipe d’entretien doit gérer deux pistes : « l’Ancienne » et « la Nouvelle ». Le nouveau parcours est utilisé pour les réunions de décembre à janvier tandis que l’ancien se repose jusqu’au Festival. Le Festival commence sur l’ancien parcours et se termine sur le nouveau. Entre chaque réunion, une équipe d’une soixantaine de personne remplace les divots et remplissent les trous de sable et de compost. En novembre, « l’Ancienne » fait l’objet d’un sursemis et est nivelée. Un voile d’hivernage peut-être installé si besoin.

Les conditions climatiques difficiles ont également conduit l’équipe d’entretien à limiter l’arrosage sur la piste de cross-country. « Nous devions donner la priorité à la piste principale, nous n’avions pas les ressources pour arroser également le cross-country », justifie Jon Pullin.

Même si les conditions climatiques ont rendu la gestion de l’eau difficile, elles ont également permis au gazon une bonne récupération entre les réunions d’octobre et de novembre, avec des températures plus douces. « Nous sommes passés au Ray-gras 4Tetra 100 % tétraploïde qui germera jusqu’à 3 ou 4°C, et en 7 jours dans des conditions douces », explique Alastair King. Au début de l’automne, un engrais à libération lente (Sierrablen d’ICL) est appliqué pour donner une bonne couleur et une croissance régulière à la plante.

Corentin RICHARD

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