Hippodrome de Pau : « Des méthodes adaptées pour ne pas surconsommer »

Publié le 21 avril 2023 à 07h00

Catégorie : Actualités

Dans un entretien pour Paris Turf, Jean Brouqueyre, directeur de l’hippodrome de Pau, a réagit à la Charte nationale de la Fédération nationale des courses hippiques (FNCH).

Jean Brouqueyre, directeur de l'hippodrome de Pau

Fin mars 2023, la filière hippique s’est engagée dans la préservation de la ressource en eau via la Charte nationale des hippodromes pour la préservation de la ressource en eau, élaborée conjointement par la Fédération Nationale des courses hippiques (FNCH) et le label EquuRES. Si cette charte a pour objectif de guider les hippodromes et les centres d’entraînement vers une gestion raisonnée de l’eau, certains n’ont pas attendu son édiction pour adapter leur consommation au contexte actuel, comme l’hippodrome de Pau.

Dans un entretien accordé à Paris Turf, le directeur de l’hippodrome de Pau, Jean Brouqueyre, est revenu sur cette charte et sur ce qui a été mis en place à Pau et à Sers, au centre d’entraînement. « Nous n’avons pas attendu la Charte de la FNCH pour travailler sur l’économie des ressources en eau. pour qu’un gazon soit de bonnes qualité, il faut le préserver en l’arrosant, mais pas seulement Nous avons mis en place des “cirages”, un procédé emprunté à l’entretien des greens au golf, permettant de maintenir la fraîcheur des gazons et, ce faisant, de moins arroser. Ce sont fréquemment les fortes températures de l’après-midi, via les rayons du soleil, qui sont les plus nocives. Il faut donc des méthodes adaptées pour ne pas surconsommer en eau et abîmer le revêtement, avec des problématiques biologiques liées au stress thermique », indique-t-il. En plus de cela, l’hippodrome travaille avec un cabinet pour exploiter au mieux son eau, 100 % potable. « Nous avons la chance de vivre au pied des montagnes avec une pluviométrie de 1000 mm par an. » ajoute-t-il.

La situation actuelle entraîne également une remise en question culturale pour Jean Brouqueyre. « Le Ray-grass 100 % anglais est-il toujours d’actualité ? Faut-il modifier nos techniques culturales ? Le retraitement des eaux usées est une piste ayant déjà été explorée mais c’est loin d’être évident car ces eaux sont chargées d’éléments pouvant ultérieurement poser problème » questionne-t-il.

Outre la REUT, le directeur de l’hippodrome de Pau envisage une autre solution : la retenue d’eau, déjà mise en place à Pau. « Les retenues d’eau sont une option. Nous en avons une à l’hippodrome et on réfléchit à l’agrandir. Le point fort, quand on a un hippodrome et un centre d’entraînement, c’est que l’on a une superficie conséquente qui, couplée à un système de récupération et de stockage des eaux de pluie, permet d’avoir potentiellement assez d’eau pour toute l’année. A l’hippodrome de Pau, nous fonctionnons avec deux tiers d’eau récupérée sur notre site (parkings, toitures, drains, fossés) et emmagasinée dans notre bassin. Nous travaillons à développer ce système à Sers », ajoute-t-il.

Corentin RICHARD

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