Etats-Unis : Le débat continue entre pelouse naturelle et synthétique en NFL
Publié le 11 mai 2023 à 07h00
Catégorie : Actualités
Aux Etats-Unis, l’association des joueurs de NFL (NFLPA) a publié des données sur les blessures sans-contact en fonction des surfaces de jeu. D’après celles-ci, le risque de blessure est plus élevé sur les pelouses synthétiques, ce qui alimente un débat qui dure depuis plusieurs années au sein de la ligue.
Entre les partisans de la pelouse naturelle et ceux de la pelouse synthétique, le torchon brûle de plus en plus aux Etats-Unis, et plus particulièrement au sein de la NFL (le championnat national de football américain). Les récentes données sur les blessures publiées par la NFLA, l’association des joueurs, donnent du grain à moudre à ceux qui militent pour le retrait des pelouses synthétiques. Car ces données indiquent que les blessures sans contact se sont davantage produites sur des surfaces artificielles au cours de la saison régulière 2022.
De manière générale, les joueurs de NFL expriment globalement leur préférence pour jouer sur des surfaces naturelles, jugées plus confortables. La NFLPA dénonce toutefois une offensive médiatique menée par la NFL en faveur des terrains synthétiques en novembre 2022. Le rapport publié à l’époque met le débat entre pelouse naturelle et synthétique sous le tapis en indiquant un taux d’incidence des blessures sans-contact (IR) très légèrement supérieur sur les terrains synthétiques (0,042) que sur les pelouses naturelles (0,041) en 2021 alors que les années précédentes présentaient un delta plus grand en défaveur des surfaces artificielles.
Le syndicat des joueurs a toutefois estimé que se baser sur la seule année 2021 pour clore le débat était loin d’être judicieux. Il a donc publié des données qui remontent jusqu’à 2015.
Ces chiffres montrent que, de 2015 à 2020, les taux de blessures ont toujours été plus importants sur les terrains synthétiques que sur les terrains naturels.
Dans son argumentaire, la NFLPA s’appuie également sur une étude scientifique menée par des data-scientifiques et des médecins de NFL et publiée dans The American Journal of Sports Medicine. Cette étude, publiée en 2018, a comparé les occurrences de blessures aux membres inférieurs des joueurs de NFL sur les pelouses synthétiques et naturelles. Et c’est surtout en se focalisant sur les blessures sans-contact que les scientifiques ont pu voir une nette augmentation des blessures sur les surfaces artificielles. Au total, sur les 11 dernières années, 10 ont présenté un taux de blessure sans-contact supérieur sur les pelouses synthétiques que sur les pelouses naturelles.
De son côté, la NFL, via son vice-président Jeff Miller, a répondu au syndicat au sein d’un communiqué. « La NFL et la NFLPA ont accès aux mêmes informations sur les blessures, qui sont collectées par des experts indépendants et partagées lors des réunions du comité conjoint sur la sécurité et la performance des surfaces de terrain mandatées par l’ABC. Le comité, y compris les experts de la NFLPA, pense que le simple fait de jouer sur du gazon naturel n’est pas la réponse à ce défi complexe. Certaines surfaces en gazon artificiel ont un taux de blessures inférieur à certains terrains en herbe, et certains terrains en herbe ont un taux de blessures plus faible que certaines surfaces artificielles », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Notre objectif est de réduire les blessures sur toutes les surfaces. Il n’y a pas de réponse simple, mais nous nous engageons à un travail substantiel et continu avec les joueurs et leurs conseillers experts pour rendre le jeu plus sûr ».
Les récents chiffres de 2022 suivent la tendance observée depuis 11 ans (sauf en 2021) avec un taux de blessures de 0,048 % sur le gazon artificiel contre 0,035 % sur les surfaces naturelles. « Cela n’a absolument aucun sens pour les clubs de football européens de visiter les Etats-Unis chaque année, y compris cet été, et de jouer des matchs d’exhibition dans les stades de la NFL sur du gazon naturel de haute qualité, tandis que les joueurs de la NFL sont soumis à un plus grand risque sur des surfaces artificielles », conclut JC Tretter, le président de la NFLPA.