Rencontre avec Arnaud Bovagnet, l'intendant du Matmut Stadium
Publié le 4 mars 2020 à 06h00
Catégorie : Pratiques
Nous avons rencontré Arnaud Bovagnet, l’intendant du Matmut Stadium (stade du Lou Rugby), où il revient, dans cette première partie de l’interview, sur son parcours personnel, son rapport avec les parties prenantes du club et les principales différences d’entretien entre les technologies utilisées sur les pelouses des terrains de sport.
Pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre expérience personnelle ?
J’ai commencé chez Parcs & Sports il y a 6 ans où, à la base, je faisais beaucoup de travaux mécaniques (aération, regarnissage, etc.) sur les terrains de sport. Ensuite j’ai diversifié mon activité en me dirigeant vers les scalpages, les resemis et les régénérations complètes des terrains fibrés et autres. Enfin, par envie et par passion, j’en suis venu à m’occuper d’un seul terrain : celui du Matmut Stadium. Cela me permet d’avoir un autre regard sur le métier d’intendant car au lieu de réaliser des opérations ponctuelles sur différents terrains, je peux maintenant suivre au quotidien l’évolution du terrain en fonction des opérations réalisées sur celui-ci et c’est ce qui est important pour moi. Grâce à cela, j’ai pu évoluer dans le métier avec beaucoup plus de cordes à mon arc comme par exemple la gestion de l’arrosage, de la fertilisation et de différentes situations avec le club.
Quel est justement votre rapport avec les parties prenantes du Lou Rugby ?
Il est très bon. J’ai la chance de travailler avec un club et un staff qui sont ouverts et demandeurs pour améliorer la qualité du terrain. J’échange beaucoup avec le staff concernant leurs séances d’entraînement sur le terrain afin de pouvoir les diriger et, quand il y en a, d’éviter les zones sensibles. Cela a pris un certain temps, mais je pense que nous avons bien fait de le faire. Cela a permis de créer un lien entre tous et nous sommes arrivés ensemble à améliorer considérablement la qualité du terrain. Nous avançons tous dans la même direction et c’est un avantage.
Quelles sont les références sur lesquelles vous avez eu la chance de travailler ?
J’ai la chance de travailler chez Parcs et Sports qui a une expérience de plus de 20 ans dans les terrains de sport. C’est ce qui m’a permis, pour le coup, d’intervenir sur de l’AirFirb, du Desso GrassMaster, du terre-sable etc. Au niveau des références, j’ai par exemple travaillé sur la régénération du Groupama Stadium de l’Olympique Lyonnais, du Vélodrome et certains terrains d’entraînement.
Est-ce que l’entretien sur ces différentes technologies varie beaucoup ?
Oui, c’est différent car, sur un terrain fibré, nous aurons un entretien plus poussé, manuel et mécanique. Sur un terrain non-fibré, comme ici au Matmut Stadium, c’est différent car je passe beaucoup de temps à la remise en état des zones dégradées, moins présentes sur les terrains fibrés. Par exemple, là où sur terrain fibré une opération de remise en état après un match durerait une journée, elle sera de plusieurs jours pour moi sur terrain non-fibré, ce qui retarde la reprise du terrain.
Et cette différence existe-t-elle également entre deux technologies de terrains fibrés ?
Au niveau de la tenue du gazon, je dirais que c’est équivalent. Par contre, je pense que c’est surtout les ressentis du sportif qui changent. Au niveau de l’entretien, les différences que je remarque se situent lors des régénérations et des scalpages que j’ai effectués, où les différents procédés demandent une certaine expérience. Par exemple, dans certains cas, nous allons préférer sécher le substrat alors que, dans d’autres cas, nous allons l’humidifier volontairement pour obtenir un meilleur résultat.
Pouvez-vous nous présenter l’équipe d’entretien du Matmut Stadium ?
J’interviens surtout seul tout au long de l’année. Cependant, quand j’ai vraiment besoin d’aide, sur des zones bien précises du terrain, je fais appel à des collègues de Parcs & Sports pour effectuer des opérations mécaniques ou bien pour reprendre des zones qui ont souffert durant un match par exemple. Cela me permet également de gagner du temps sur la reprise du terrain. Les joueurs peuvent également disposer plus rapidement du terrain. Pour les permanences de match, j’ai une équipe de cinq à six permanents qui viennent entretenir le terrain avant, à la mi-temps et après le match. Ils remettent en état une bonne partie du terrain pour que le lundi, quand je reviens, je puisse continuer leur travail. Ils m’avancent beaucoup… Leur rôle est important, ils contribuent au bon résultat et à la qualité du terrain.
Chez Parcs & Sports, il y a donc un référent pelouse accompagné d’une équipe de permanence si besoin ?
Effectivement, j’ai une équipe de permanence dédiée. C’est une équipe plutôt fixe, souvent composée des mêmes personnes. Cependant, cela reste sur une base de volontariat. Si certaines personnes veulent venir travailler ici, elles seront intégrées dans l’équipe de permanence en fonction des disponibilités et c’est ensuite que l’on forme les équipes.
Pour devenir référent d’un stade comme vous, que faut-il faire ?
Être à l’écoute de l’ensemble du club pour répondre au niveau d’exigence souhaité tout en faisant comprendre que la qualité exige qu’une certaine prise de conscience soit effectuée par le club. La qualité passe par là… Pour être écouté, il faut avoir une certaine maîtrise de tout ce que l’on fait sur le terrain. Il faut ensuite pouvoir l’expliquer à des personnes qui ne sont pas spécialement du métier mais qui s’intéressent quand même à ce genre d’opérations. Je reconnais que je suis très satisfait de ce côté-là car, comme je le disais précédemment, ils sont toujours à l’écoute. Maintenant on m’interroge sur beaucoup de choses et c’est très gratifiant.
Nous publierons la suite de cette interview dans les jours à venir, dans laquelle Arnaud Bovagnet explique en détail les particularités de l’entretien du gazon du Matmut Stadium.
redaction.gsph24profieldevents.com (Lucas Sanseverino)