Comment les gazons passent l'hiver au chaud
Publié le 26 mars 2018 à 14h01
Catégorie : Actualités
Chauffage « à l’ancienne » au moyen de bâches et de souffleries ou à l’aide de circuits chauffants intégrés, les terrains de football professionnel disposent d’équipements différents selon le type de gazon…et les moyens de leurs propriétaires. L’objectif est le même pour tous : satisfaire au calendrier fixé par la LFP.
Si désormais le printemps est officiellement venu, on a pu constater cet hiver que nombre de surfaces engazonnées ont fait les frais d’un hiver plutôt rugueux et abondant en précipitations. Fait relativement récent en France, certains terrains de grand jeu disposent d’un mode de protection contre les effets du gel (qui peut conduire à la mort des brins d’herbe). Un récent article de l’Equipe a fait un petit inventaire des différentes techniques mises en œuvre pour contrer les effets du froid :
Le chauffage par soufflerie :
C’est pour ainsi dire la solution « à l’ancienne », encore appliquée au stade Michel-d’Ornano, à Caen : quatre souffleries ainsi qu’une bâche recouvrant la totalité du gazon sont utilisées en période de grand froid pour maintenir une température positive sous la bâche. L’Equipe indique que ces souffleries sont alimentées par des groupes électrogènes qui consomment chacun 17 litres de fioul par heure. Le stade de la Meinau à strasbourg a encore tout récemment utilisé un dispositif similaire. On rappellera aussi que le Stadium de Toulouse dispose également de huit grands ventilateurs, utilisés en hiver pour maintenir le gazon hors-gel, mais également l’été pour abaisser la température à sa surface.
Le chauffage par câble chauffant :
« Les clubs qui ont investi dans une pelouse renforcée ne procèdent plus ainsi [par l’emploi de souffleries – ndlr], indique à L’Equipe Nabil El Yaagoubi, le Stadium Manager de l’AS Nancy-Lorraine. Le gazon est chauffé au niveau de ses racines, à 12 cm de la surface. A Marcel-Picot, nous avons mis en place un chauffage électrique ». À l’instar de Marcel-Picot, le Parc des Princes ou le Groupama Stadium (ex-Parc OL), pour ne citer que ces deux exemples, ont conjointement fait le choix d’une pelouse renforcée et d’un circuit de chauffage électrique. Notons que dès 2012, le stade Auguste-Bonal de Sochaux avait été équipé d’un circuit chauffant électrique.
Le chauffage par circuit hydraulique :
C’est le pendant « gaz » du circuit chauffant électrique : le chauffage est ici assuré par un circuit hydraulique alimenté en eau chaude (ou un fluide caloporteur) produite grâce à une chaufferie. On trouve un tel système au stade Saint-Symphorien de Metz. «Nous bâchons aussi la pelouse pour garantir une bonne tenue du terrain le jour de match, ajoute Jean-François Girard, le référent pelouse du stade Saint-Symphorien. La bâche permet également d’augmenter l’efficacité du chauffage, car elle conserve les calories apportées par le chauffage en surface, et de protéger les brins de gazon en surface, fortement fragilisés par les températures négatives qui peuvent atteindre jusqu’à -15°C la nuit au sol.»
Un terrain gelé se traduit aussi par des conditions de jeu dégradées, au niveau des appuis – avec les risques de blessures y afférents – comme de la roule du ballon. Dans les faits, rien n’oblige un propriétaire de terrain de grand jeu à posséder un mode de chauffage dévolu à la pelouse : la LFP se « contente » d’imposer aux clubs engagés dans ses compétitions « de respecter la programmation des rencontres fixées par le calendrier général et de garantir leur tenue dans de bonnes conditions au moyen, notamment, d’un système de protection des terrains. » (article 575 du règlement des championnats professionnels). Les conditions météorologiques faisant partie des aléas pouvant contrevenir à cette obligation, les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 qui ne l’ont pas encore fait peuvent donc légitiment étudier la possibilité de disposer d’un quelconque mode de chauffage. Encore faut-il en avoir les moyens, d’autant que ce genre de dépenses entre en concurrence avec d’autres types d’investissements (la luminothérapie notamment).
Source : L’Equipe
Crédit photo : rcstrasbourgalsace.fr