Des fauconniers pour lutter contre les corbeaux au Golf de Bressuire

Le Golf de Bressuire a décidé de faire appel à un effaroucheur pour faire fuir les corbeaux. Une manière naturelle de protéger les greens sans utiliser de produits phytosanitaires.

Chasser la nature et elle revient au galop. Ou plutôt en volant. Au Golf de Bressuire, la nature peut parfois être cruelle envers les greens. Les corbeaux ont pris la fâcheuse habitude de dégrader les greens situés près des bois. Habituellement impuissants face aux volatiles, Hugo Gabillaud, directeur-adjoint du golf, et Louis Vandenborre, greenkeeper, ont décidé de faire appel à la nature pour chasser la nature.

Une idée venue…du Puy du Fou

« Nous sommes engagés sur des questions environnementales et de biodiversité. C’est pourquoi, dans la continuité de ce que nous mettons en place, nous souhaitions trouver une solution sans utiliser de répulsif », affirme le directeur-adjoint. Sans produits phytosanitaires, il fallait donc trouver une solution durable et responsable de l’environnement. Et pour la trouver, Hugo Gabillaud va s’inspirer…du Puy du Fou. Situé à quelques kilomètres de Bressuire, le parc à thèmes propose des spectacles d’oiseaux dressés. Par exemple, des corbeaux sont éduqués pour ramasser des mégots de cigarettes. « Je me suis dit qu’on pouvait dresser les oiseaux pour faire certaines choses, et notamment pour faire fuir d’autres oiseaux », se rappelle le directeur-adjoint.

Le golf a donc fait appel à un effaroucheur. Ce dernier, dans un premier temps, est venu faire un état des lieux du golf. Puis avec ses buses, afin qu’elles s’imprègnent de l’environnement. Dès leur arrivée, le directeur-adjoint et son greenkeeper constatent un changement d’attitude chez les corbeaux, plus craintifs. Dès lors, l’effaroucheur et ses oiseaux viennent quotidiennement sur le golf, de manière aléatoire. « Les corbeaux sont très intelligents. Si nous venons tout le temps à la même heure, ils vont comprendre, se cacher puis revenir dès le départ de l’effaroucheur », précise le directeur-adjoint. Une fois les oiseaux lâchés, leur objectif est de faire valoir leur avantage physique naturel en attaquant les corbeaux pour les faire fuir. Sans toutefois les tuer. « Nous ne voulons pas d’éradication ! Ce n’est pas le but », intervient Louis Vandenborre.

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Installer une solution pérenne

L’intervention de l’effaroucheur n’est qu’une solution de transition. Elle est la première étape nécessaire pour installer une solution plus pérenne. En effet, l’effaroucheur propose un accompagnement d’un mois pour que des prédateurs naturels s’installent au sein du golf. « Le but est d’encourager naturellement l’installation des prédateurs dans le golf. Il faut que tout le monde trouve sa place, sans qu’il y ait d’excès », ajoute le directeur-adjoint. Pour que les prédateurs s’installent de façon pérenne, plusieurs perchoirs vont être installés dans les bois qui entourent les greens. Les haut-roughs vont également être diversifiés. Une solution d’une part plus durable, mais également plus économique : « Faire revenir la biodiversité vous coutera moins cher que d’acheter du répulsif sur le moyen-terme. C’est une solution pérenne, tandis que l’application de produits chimiques n’aura qu’un effet ponctuel », précise le greenkeeper.

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