FFF : Enquête sur le ressenti des clubs sur les terrains synthétiques

Publié le 17 mai 2024 à 07h00

Catégorie : Actualités

La Fédération Française de Football a mené une enquête auprès de 4216 clubs au sujet des terrains synthétiques. Celle-ci s’intéresse principalement à 4 éléments : la souplesse, l’abrasivité, la qualité des appuis et le comportement lors de fortes températures.

La Fédération Française de Football se préoccupe des terrains synthétiques. Alors que la règlementation relative aux matériaux de remplissage évolue, le Service Terrain de la 3F a décidé de mener une enquête auprès de 4216 clubs afin d’évaluer le taux de satisfaction des clubs sur ces surfaces de jeu. Au total, 1144 réponses ont été exploitables, ce qui correspond à un taux de retour de 27,1 %.

8 questions ont été posées au club :

Sur les 1144 réponses, les fonctions des répondants au sein du club diffèrent. Plus de ¾ des réponses ont ainsi été délivrées par des dirigeants (627) ou des encadrants sportifs (300).

Sur l’échantillon de réponses, il est possible d’observer une polarisation des terrains synthétique par 3 fabricants : Fieldturf (398), Eurofield (232) et Polytan (139). La très grande majorité des 1144 terrains présente un remplissage SBR (831).

Une étude qui présente quelques limites

La FFF tend toutefois à présenter les limites de cette étude, qui se base essentiellement sur les ressentis des clubs utilisateurs et non sur des résultats de tests de performance. Elle précise notamment que son analyse se concentre essentiellement sur les remplissages SBR et Liège tant les autres résultats sont à considérer avec précautions.

Dans le but d’avoir davantage de ressentis sur les nouveaux remplissages organiques, encore trop peu représentés, cette enquête devra être renouvelée chaque année.

Enfin, cette analyse ne prend pas en compte le facteur budgétaire et les contraintes liées à l’entretien.

 

Le compromis souplesse/dureté

La première question posée à l’échantillon a pour but de cerner le ressenti des utilisateurs quant à la souplesse de la surface de jeu. Pour chaque nature de charge, une note moyenne a été calculée en fonction des réponses.

La FFF précise que l’ordre de classement des 3 premiers remplissages est relatif à cause d’écarts d’ancienneté moyenne.

Dans un autre graphique, la FFF a analysé le compromis souplesse/dureté des remplissages SBR et Liège sur la durée (15 ans). Les 5 premières années, le ressent reste équivalent pour les deux remplissages. Dès la 6e année, on note un écart de 0,5 points en défaveur du liège. Au-delà de 6 ans, les retours d’expérience sont trop peu nombreux pour les remplissages en liège. Pour le SBR, le niveau de ressenti est non-satisfaisant au-delà de 13 années.

 

L’abrasivité du revêtement

Comme pour la souplesse/dureté en fonction des matériaux de remplissage, une note moyenne a été calculée concernant l’abrasivité du terrain en fonction de son remplissage. Le remplissage noyau d’olive présente la plus forte abrasivité d’après les utilisateurs, au contraire du liège.

Plus le terrain présente une ancienneté importante, plus il est abrasif selon les retours d’utilisateurs.

 

La qualité des appuis sur le revêtement

Par « appuis », la FFF comprend les changements de direction, accélération, arrêt course et les glissances par temps humide. « Les résultats obtenus soulignent l’importance du remplissage de performance pour la qualité des appuis », précise la FFF.

Entre le liège et SBR : la qualité des appuis est légèrement meilleure sur les 4 premières années, mais cette tendance s’inverse à partir de la 5e année. Au-delà de 14 ans, la qualité des appuis sur SBR n’est plus jugée comme étant satisfaisante.

 

La dispersion des éléments de remplissage du synthétique en dehors du terrain

Que ce soit avec les crampons, les eaux ou autre, les éléments de remplissage peuvent être dispersés en dehors du terrain. Un élément qui n’est pas souhaitable, ces remplissages pouvant s’avérer polluants.

Pour cette question, plus la note est haute, moins le remplissage est volatile. Parmi les remplissages « organique végétal », qui présentent la meilleure moyenne (7,6), le noyau d’olive est considéré comme le moins volatile.

La FFF émet l’hypothèse que la dispersion du liège est peut-être minimisée par les clubs.

 

La gêne olfactive

Quelque soit le remplissage, les utilisateurs semblent très peu gênés par les odeurs pouvant émaner des terrains synthétiques. Les purs, les remplissages sable et organique végétal sont ceux qui génèrent peu de gêne olfactive. « Après analyse détaillée du SBR, l’encapsulation du SBR réduit la gêne olfactive ressentie », indique la FFF.

 

Comportement en cas de fortes températures

« La situation géographique et les conditions climatiques ont une réelle influence sur le comportement du revêtement, ressenti par les utilisateurs lors des épisodes de forte chaleur », indique la FFF.

Elle ajoute que les granulats SBR ont tendance à amplifier les effets d’ilots de chaleur du gazon synthétique lors des périodes estivales.

 

Importance du synthétique pour les clubs

Les clubs ont noté l’importance du synthétique à 9,2/10. 47 % des clubs l’utilisent plus de 30 heures par semaine. « Le terrain en gazon synthétique répond à un besoin des clubs pour une utilisation intensive en cas de contraintes foncières ou de déficit d’installations », précise la FFF.

 

Retrouvez les commentaires reçus et analysés par la FFF ainsi que les conclusions de l’enquête en cliquant ICI.

Corentin RICHARD

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