Dans les coulisses du « Wimbledon français »

Publié le 31 janvier 2018 à 12h29

Catégorie : Pratiques

À l’occasion de la dernière journée technique organisée par la Société Française des Gazons, Vincent Savourat est intervenu pour témoigner de son expérience d’intendant du Lawn Tennis Club de Deauville.

Situé à quelques encablures de l’hippodrome de Deauville-la-Touques, le Lawn Tennis Club de Deauville est le seul club de tennis au monde à proposer des courts sur substrat renforcé (Airfibr de Natural Grass). C’est Neil Stubley, intendant de Wimbledon, qui le dit. Ce dernier se rend d’ailleurs fréquemment au LTCD pour y distiller ses conseils à Vincent Savourat, l’intendant du club normand. Car on ne plaisante pas avec le cahier des charges britannique : l’argile qui compose le substrat naturel des deux courts « Wimbledon » (réservés aux compétitions officielles) vient tout droit d’Écosse ! En plus de ses conseils, Neil Stubley a également fait cadeau à son confrère d’un rouleau à gazon, « bien meilleur que ceux que l’on peut trouver dans des enseignes de location », se satisfait l’intendant.

Actuellement fermé, le LCTD se prépare tout doucement à l’ouverture de sa troisième saison, prévue le 14 avril prochain. Un scalpage intégral des courts a été effectué en octobre 2017, suivi d’un semis (mélange de ray-grass anglais et de pâturin des prés). La première tonte a été effectuée le 19 janvier dernier. « Dans la mesure du possible, nous utilisons une tondeuse simplex, moins agressive pour le gazon, précise Vincent Savourat. Mais nous avons aussi la chance d’avoir une triplex, que nous pouvons être amenés à utiliser pour des questions de timing. »

Si la tonte des onze courts (dont neuf en substrat renforcé) mobilise beaucoup de temps et de main d’œuvre – un court couvre une surface de 700 m2 – , le traçage s’avère également très chronophage, car il doit être renouvelé toutes les semaines. « Cela représente douze heures de travail chaque semaine », complète l’intendant, qui insiste sur ce passage obligé, la différence visuelle au niveau des tracés pouvant apparaître d’un jour sur l’autre.

Pour l’entretien et les soins apportés aux gazons, l’observation constitue la base de la méthode de travail. Ainsi l’arrosage est adapté « à vue », même si Vincent Savourat a déjà fait l’acquisition de sondes d’humidité, en vue d’optimiser l’apport en eau. L’intéressé indique d’ailleurs que l’ensemble de son programme est encore en cours de rodage et que la gestion de l’eau fait partie des axes de recherche. Le travail mécanique – aération, verticut – est effectué une fois par mois.

Plutôt épargné par les maladies jusqu’ici, le gazon est actuellement tondu à 8 mm. « J’essaierais bien de descendre à 5 mm comme c’est le cas sur d’autres courts, car à 8 mm, je constate encore un petit manque de résilience des feuilles », observe Vincent Savourat. Autre sujet de préoccupation : l’usure localisée de certaines portions des gazons, notamment les fonds de courts. D’abord suspectée, l’utilisation de crampons par les joueurs de tennis restera autorisée : « Finalement, les crampons en eux-mêmes n’augmentent pas le taux d’usure, tant sur les courts en AirFibr que sur ceux en argile ; c’est plus le joueur qui a une influence [par ses prises d’appui]. »

Rédaction GSPH24

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