Glyphosate : un procès qui fera date ?

Publié le 29 août 2018 à 11h51

Catégorie : Actualités

Cet été, un jardinier américain atteint d’un cancer a obtenu la condamnation en première instance de Monsanto, jugé coupable d’avoir causé sa maladie et de ne pas l’avoir informé de la dangerosité des produits de la multinationale….

Ce nom ne vous dira peut-être rien au premier abord,mais il risque de passer à la postérité : Dewayne Johnson, jardinier californien, a remporté cet été son procès contre Monsanto. La multinationale, qui fournit plusieurs pesticides (dont le fameux Roundup) employant le glyphosate comme principe actif , a en effet été condamnée en première instance, le 10 août dernier, à verser quelque 290 millions de dollars (environ 250 millions d’euros) au jardinier, pour ne pas l’avoir informé de la dangerosité de ses produits et pour avoir largement contribué au cancer développé par Dewayne Johnson.

Le jardinier a en effet manipulé ces produits pour traiter un certain nombre d’espaces verts de la commune de Benicia, dont les terrains de sport d’établissements scolaires, entre 2012 et 2015. En 2014, un lymphome (cancer des ganglions lymphatiques) lui est diagnostiqué, directement imputable selon le plaignant à l’utilisation des produits Monsanto (Roundup et Ranger Pro). Le Monde rapporte que le jardinier avait notamment été aspergé à deux reprises par du Ranger Pro, suite à des dysfonctionnements des vaporisateurs, lui occasionnant des marques sur la peau.

Si les avocats de Dewayne Johnson se réjouissent à juste titre de cette condamnation, qui devrait selon eux favoriser une recrudescence des plaintes, reste à voir quelles pourraient être les répercutions de ce jugement quant à l’utilisation du glyphosate en Europe. Peut-être que la portée symbolique de ce procès donnera effectivement lieu à une augmentation des plaintes de ce côté de l’Atlantique. Mais au niveau des gouvernements, rien n’est moins sûr. Pour rappel, l’Union européenne avait voté en fin d’année dernière une prolongation de l’autorisation du glyphosate (classé « cancérigène probable » par l’OMS) pour une période de cinq ans, alors que la position française plaidait pour une reconduction limitée à trois ans. Le président de la République Emmanuel Macron s’est même engagé publiquement à interdite l’utilisation du glyphosate en France dans ce délai. Mais dernièrement, le Parlement avait rejeté un amendement défendu par Nicolas Hulot, qui a présenté sa démissiondu ministère de la Transition écologique le 29 août 2018, pour inscrire cette promesse dans la loi…

Mise à jour :

En France, l’Assemblée Nationale a voté le refus de l’interdiction du glyphosate le 14 septembre. 35 députés ont voté pour, 43 contre.
Récemment, uneuniversité au Texas a révélé que la flore intestinale des abeilles était affaiblie par cet herbicide, ce qui contribuerait à l’accroissement de la mortalité de leurs colonies.

Photo : capture d’écran chaîne Youtube de BFM TV

Rédaction GSPH24

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