Green Golf Convention 2025 : Entre soulagement et recherche d’alternatives

Publié le 7 février 2025 à 09h03

Catégorie : Actualités

La Green Golf Convention 2025 se tenait les 28 et 29 janvier à Lille. Elle a rassemblé près de 170 participants. Si le climat était apaisé après l’abrogation de la dérogation sur la loi Labbé, les discussions ont naturellement porté sur l’avenir proche de la filière et la recherche d’alternatives.

C’est en quelque sorte une réunion de famille, de la grande famille des intendants français. A Lille, le sentiment de soulagement était palpable au moment où les intendants membres de l’AGREF se sont tous retrouvés pour la Green Golf Convention. Hasard du calendrier, l’événement avait lieu seulement quelques jours après l’inscription de l’arrêté sur l’utilisation des produits phytosanitaires dans le Journal Officiel de la République. Cette dérogation de 18 mois, reconductible et applicable pour une liste de 6 usages pour lesquels aucune alternative n’a été trouvée, va permettre à la filière de travailler plus sereinement sur la recherche de solutions durables. Et toutes les discussions de cette convention tournaient autour de cette question : quelles solutions pour l’avenir ?

 

Gestion de l’eau et visite de Luchin au programme de la première journée

L’événement a démarré par une première présentation de Julien Cabannes, chargé de projet gestion durable de l’eau, et Maximilien Lambert, responsable transition écologique à la ffgolf, devant près de 170 participants, sur le thème de la gestion de l’eau.

Les intervenants ont ainsi rappelé les leviers d’action pour avoir une gestion de l’eau plus durable, tout en soulignant l’importance de l’outil Platform.Golf pour gérer ses ressources raisonnablement et éditer des rapports. Julien Cabannes a également apporté des précisions sur le Plan National REUT et le Plan National Eaux Non Conventionnelles. Le premier a pour objectif d’établir la potentialité de raccordement des golfs sur les eaux de REUT et d’accompagner au raccordement partout où cela est pertinent. Idem pour le second mais sur les eaux non conventionnelles (eaux grises, eaux de pluie, eaux pluviales, eaux de piscine, eaux issues de processus industriels et agricoles).

L’entreprise Syngenta a clôturé la matinée en présentant son outil innovant : InterraScan. A l’aide d’un scanner à rayons gamma, ce service permet d’ausculter le sol et de générer des cartographies précises. Déjà éprouvée dans le domaine agricole, la technologie InterraScan va être déployée sur les golfs en France dès 2025 en partenariat avec l’AGREF, une première mondiale.

La journée s’est poursuivie du côté du centre d’entrainement du LOSC : le Domaine de Luchin. Accueillis par les équipes de Terenvi, en charge de l’entretien des deux plaines (une hybride et une en substrat élaboré) et des cinq terrains d’entrainement (AirFibr, substrat élaboré, synthétiques), les visiteurs ont pu échanger de manière constructive, entre techniciens. Jean-Michel Hurlus, directeur technique de Terenvi, est notamment revenu sur l’évolution du centre d’entrainement depuis son inauguration en 2007. Il a ensuite détaillé les pratiques d’entretien mises en place et les essais en cours sur le centre d’entrainement. Un sujet qui a particulièrement captivé l’auditoire.

 

Le Zéro Phyto au cœur de la seconde journée

La seconde journée a démarré par l’Assemblée Générale de l’AGREF et s’est poursuivie par un diagnostic des produits phytopharmaceutiques sur les pelouses sportives daté du 7 novembre 2024. Rémy Dorbeau (Président de l’AGREF), Gérard Rougier (Directeur Territoires Environnement et Equipements ffgolf) et Nicolas Marquet (Directeur Général de l’Union des Entreprises pour la Protection des Jardins et des Espaces Publics) ont ainsi retracé le contexte réglementaire de la loi Labbé et sont revenus sur le travail de construction entre fédérations et parties prenantes pour tendre vers la réduction puis l’arrêt d’utilisation des produits phytopharmaceutiques chimiques. En 2020, la surface de pelouses sportives concernée par des traitements a été estimée à 41 614 ha (synthétiques compris). La quantité totale de substances actives utilisées sur ces surfaces est de l’ordre de 21 tonnes par an, ce qui représente 0,02 % tous produits et usages confondus en France. Après avoir évoqué les principaux problèmes rencontrés par les pelouses sportives, les substances actives sur l’usage gazon de graminées, le biocontrôle et les nouvelles menaces; les intervenants sont revenus sur l’échéance du 1er janvier 2025 et la publication de l’arrêté du neuf jours plus tard qui établit une liste des 6 usages pour lesquels l’utilisation des produits phytopharmaceutiques reste autorisée, faute d’alternative efficace.

Deux présentations ont suivi : l’une sur la biostimulation faite par Compo Expert, l’autre sur les nouvelles technologies et l’entretien des gazons. L’après-midi s’est achevée par un moment d’échanges constructifs entre l’assemblée, Rémy Dorbeau, et Gérard Rougier, sur toutes les interrogations des intendants.

Entre retrouvailles chaleureuses, sourires, moments de convivialité et d’échanges techniques et réglementaires, cette Green Golf Convention 2025 a montré une filière mobilisée, certes rassurée par la dérogation mais plus que jamais déterminée à progresser ensemble vers des pratiques durables.

Corentin RICHARD

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