Greens au vert : France 3 met en avant la transition écologique des golfs français

Publié le 29 novembre 2023 à 07h00

Catégorie : Pratiques

Fin octobre 2023, France 3, en collaboration avec la Fédération Française de Golf, a diffusé un reportage intitulé « La France en Vrai – Nouvelle Aquitaine, Greens au vert ». Son objectif ? Montrer que dans un contexte de changement climatique, les golfs ont entrepris leur transition écologique depuis longtemps, notamment au niveau de la préservation de la biodiversité.

En France, les golfs sont-ils considérés par la société comme des espaces de nature ? Les récents incidents à répétition à l’encontre de la filière peuvent semer le doute. Mais France 3 a décidé de mettre en avant le rôle environnemental des golfs dans un documentaire intitulé « La France en Vrai – Nouvelle Aquitaine, Greens au vert », écrit et réalisé par Pascal Sarragot. L’occasion de diffuser deux messages aux téléspectateurs : les golfs sont de précieux réservoirs de biodiversité, et la gestion de l’eau en leur sein fait l’objet de nombreuses réflexions et stratégies pour être plus durable. En clair, la transition écologique des golfs français est déjà bien entamée.

 

Les golfs français engagés dans la préservation de la biodiversité

La première partie du documentaire se concentre sur l’aspect biodiversité. Il nous plonge dans les coulisses de la labélisation Golf pour la Biodiversité, en partenariat avec la Fédération française de golf et le Muséum national d’Histoire naturelle, au cœur de plusieurs golfs français.

Au Golf de La Rochelle Sud, Robert Eugène travaille à la labélisation biodiversité Or de son golf. Aucun golf en France ne l’a atteinte à l’heure actuelle. Le projet rochelais, que nous avions évoqué dans un article, avait pour but de « faire bénéficier à tous les pratiquants d’un espace naturel agréable à la balade, sans oublier la qualité du jeu », explique Robert Eugène. « La volonté du golf est de dire qu’on peut retrouver des espaces de nature au sein d’un golf. Ils ont été jusqu’à imaginer qu’on puisse récolter des espèces juste à côté pour pouvoir les mettre dans ces espaces de friches et refaire de la prairie naturelle », explique Estelle Guènin, biologiste au Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine, qui expertise le golf. Ces prairies naturelles peuvent contenir une vingtaine d’espèces différentes.

Dans leur ruée vers le label Or, les jardiniers du golf de La Rochelle Sud doivent suivre les conseils de la Ligue de Protection des Oiseaux. De nouveaux inventaires sont réalisées, tandis que les actions entreprises pour favoriser la biodiversité sont évaluées. « Le golf La Rochelle Sud est particulièrement intéressant parce qu’il n’utilise aucun traitement chimique depuis de nombreuses années. Et ça se ressent sur la biodiversité présente sur le golf », indique Eric Brugel, responsable d’équipe au pôle protection de la nature LPO. Avant de poursuivre : « Nous sommes assez proactifs dans l’accompagnement des golfs qui s’engagent dans la mise en place d’actions en faveur de la biodiversité, pour améliorer leurs pratiques notamment dans le cadre de la labélisation ».

A Saintes, en Charente-Maritime, le Golf de Saintes a également fait la démarche pour être labelisé au niveau bronze. La première étape de cette démarche consiste à la réalisation d’un inventaire de la biodiversité présente sur le golf par une association naturaliste. Le documentaire nous plonge pendant quelques minutes au cœur de ce travail de longue haleine qui consiste à répertorier toutes les espèces vivantes sur le golf.

Au golf de Chiberta, Patxi Itthury a à cœur de refleurir les espaces dunaires qui longent son golf et l’océan. « Nous avons, au golf de Chiberta, cette volonté de retrouver un maximum de fleurs dunaires et de ces espèces exceptionnelles. Nous avons mis différents process en test pour essayer de recréer l’habitat naturel de cette flore. Nous commençons à avoir des résultats aujourd’hui, après 10 ans d’expérience. Nous avons 4,5 ha, nous avons gagné 1 ha et nous souhaitons encore en gagner 4 », explique le directeur du golf.

 

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L’eau, une ressource précieuse dont la gestion doit être raisonnée

Les deux derniers étés ont mis en exergue l’importance capitale de la gestion de l’eau. Les golfs tentent de gérer le plus raisonnablement possible cette ressource. Au Golf National par exemple, Lucas Pierré, superintendant, explique sa stratégie d’irrigation, et notamment l’importance de diminuer au minimum la quantité de feutre. Une partie de l’eau utilisé pour l’irrigation du Golf National provient du ruissellement. Un projet est en cours pour récupérer l’eau des multiples bassins présents sur le site, ce qui représente un volume de 25 à 30 000 m3 par an. Cela pourrait permettre de diminuer la quantité d’eau issue du forage, qui complète les réserves d’eau des lacs. Après avoir expliqué comment fonctionne l’arrosage piloté, le superintendant du Golf National précise : « trop d’eau pour le gazon, c’est plus mauvais que pas assez ».

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Les eaux issues de REUT peuvent être considérées comme une solution d’avenir à exploiter pour atteindre une gestion plus durable de la ressource. « Quand l’Espagne utilise 18 % d’eaux recyclées, quand l’Israël en utilise 95 %, avec des eaux parfois recyclées trois fois, et nous nous en utilisons moins de 1 %, il faut se poser les bonnes questions. La réglementation est extrêmement contraignante pour l’utilisation de l’eau recyclée. La FFG fait un inventaire depuis le mois de septembre pour savoir combien de golfs pourraient se brancher sur des stations d’épuration de façon à utiliser 100 % de leur eau en eaux recyclées. Plus de 200 golfs pourraient être éligibles », indique le président de la FFG, Pascal Grizot.

Retrouvez le documentaire « Greens au vert » gratuitement et en intégralité ICI. 

Corentin RICHARD

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