Hippodromes de Lyon : "deux pistes, deux métiers différents "

Publié le 18 mars 2020 à 06h00

Catégorie : Pratiques

Julius Le Tutour, régisseur des Hippodromes de Lyon, nous présente les principales différences qu’il y a entre les deux Hippodromes de Lyon. Il revient notamment sur les différences de sol et d’entretien des pistes.

La semaine dernière, Julius Le Tutour, régisseur des Hippodromes de Lyon, nous présentait le pénétromètre pour connaître la structure de son sol. Aujourd’hui il expose les principales différences qu’il y a entre les Hippodromes de Parilly et du Carré de Soie. Ces différences concernent aussi bien sur la structure du sol des pistes que la façon de les entretenir.

Nous avons tout d’abord demandé à Julius Le Tutour, ex-cavalier professionnel, si les jockeys portaient de l’importance à la qualité du gazon des pistes et s’il était bénéfique pour eux d’avoir des connaissances techniques sur le sol et sur le gazon.

C’est quelque chose qui, aujourd’hui , est très recherché. Il y a 20 ou 30 ans en arrière, les cavaliers professionnels ne faisaient pas forcément attention au gazon, à la planimétrie, à la structure du sol, au sablonnage, etc. Aujourd’hui, c’est devenu quelque chose de vraiment important pour eux. Le fait de connaître le gazon, lors d’un concours hippique et non lors des courses, peut être un avantage notamment au niveau des chutes et du cramponnage des chevaux.

Puis, Julius le Tutour revient sur la façon dont s’est déroulé le remplacement de Charles de Cordon à la tête des hippodromes de Lyon.

La succession a été très rapide puisqu’elle s’est faite en 10 jours, car nous avions chacun nos raisons professionnelles. Lui devait vite partir à Longchamp et moi j’étais retenu par Compiègne.

Au niveau des différences du sol des pistes,

« L’Hippodrome Lyon-La-Soie est un hippodrome un petit peu plus hivernal du fait qu’il n’y ait pas de gazon. Nous sommes sur une piste de trot en pouzzolane et, pour les galopeurs, c’est une piste en sable fibré (PSF). Cette piste est utile à tout temps puisqu’elle ne gèle pas grâce à une huile : la WAX. Ce sont deux métiers totalement différents dans le sens où la PSF est aussi très compliquée à comprendre, car elle réagit de manière très spécifique en fonction des températures. Il faut savoir qu’une PSF n’aime pas les écarts de température car s’il fait 1 degré le matin et 20 degrés l’après-midi, nous n’allons pas du tout avoir la même structure que le matin. Alors qu’un gazon, avec ces mêmes écarts de températures, nous allons savoir comment l’analyser et, grâce à l’ETP, nous allons savoir à quel indice il se situe. Nous sommes encore un peu dans le flou avec la PSF« .

Concernant l’entretien de ces deux pistes :

« C’est également totalement différent. Sur une PSF, nous allons travailler sur deux outils essentiels : le roulage et l’aération. Nous effectuons le roulage aux pneus, de manière à vraiment bien compacter la première couche. Toutes les aérations s’effectuent avec une grosse rotative de 4 mètres équipée de rouleaux qui permettent de réaplanir la surface. Nous avons également un autre système qui est le Rototiller, c’est l’inverse de la rotative. Nous ne l’utilisons pas sur le gazon. Sur le gazon, nous utilisons un aérateur à lames ou à sabres sur un Verti-Drain. Avec ce dernier, nous allons choisir la profondeur et le diamètre de nos dents. Il permet également le carottage« .

redaction.gsph24atprofieldevents.com (Lucas Sanseverino)

Rédaction GSPH24

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