Le métier d'intendant vu par deux étudiants
Publié le 16 janvier 2019 à 08h20
Catégorie : Actualités
Lors de la Green Golf Convention, nous avons rencontré deux étudiants du CFPPA Des Flandres, futurs intendants de parcours de golf, qui nous ont donné leur point de vue sur l’avenir et l’évolution de ce métier.
Quel type d’informations espériez-vous obtenir en venant à la Green Golf Convention ?
Corentin GUENEAU (à droite sur la photo) – Dunkerque – CFPPA Des Flandres – St Emilionnais Golf club: La GGC s’intègre parfaitement dans le cadre de notre formation. Nous sommes venus ici pour faire de nouvelles rencontres avec des professionnels (fournisseurs, intendants) pour élargir notre réseau. C’est l’occasion pour nous de découvrir de nouveaux produits et d’obtenir de l’entraide des autres greenkeepers, ainsi que des conseils de la part des fournisseurs sur des problématiques auxquelles nous sommes confrontés.
Adrien LECRIVAIN (à gauche sur la photo) – Dunkerque – CFPPA Des Flandres – Golf de la Chassagne: Nous venons ici pour découvrir comment se déroule le quotidien de nos confrères sur les autres golfs. Nous échangeons et nous essayons de trouver des solutions et des conseils chez un autre greenkeeper. On s’entraide, un greenkeeper peut nous aider sur une maladie par exemple.
Quelles sont les difficultés que vous imposent les changements – parfois brutaux – des conditions climatiques ? Comment les anticiper au mieux ? Idem pour les maladies ?
CG : Nous avons fait face à une sécheresse incroyable qui a causé de gros dégâts tellse que de très grosses fentes sur le fairway et la gestion de l’eau a été très compliquée au niveau des substrats. Il faut s’adapter aux nouvelles graminées. Les objectifs fixés changent et les méthodes de travail changent également et il arrive que l’on se fasse réprimander au niveau de la politique d’entretien du golf où je travaille. Nous avons un planning qui répertorie les tâches prévues en fonction des périodes de l’année et du climat probable mais c’est frustrant car, avec les changements climatiques brutaux, nous ne pouvons pas faire ces tâches à l’instant T.
AL : Nous les ressentons surtout au niveau des maladies, elles se sont beaucoup développées cet été. Nous avons de multiples attaques de dollar-spot (champignons microscopiques qui tâchent, trouent et creusent le gazon). Il est difficile d’anticiper ces changements climatiques, c’est une surprise à chaque fois pour nous.
Comment gérez-vous le stress quotidien avec la pression des médias, des clubs et des organisations professionnelles ?
CG : Le stress nous affecte surtout lorsque les imprévus arrivent. Il y a par exemple des jours plutôt tranquilles où nous faisons le travail demandé puis lorsque nous revenons le lendemain, les imprévus arrivent : des maladies, des sangliers qui piétinent le green et j’en passe.
AL : Corentin a tout résumé et il est très gratifiant pour nous lorsqu’on parvient à faire face à ces imprévus et que l’on atteint de bons résultats.
Pouvez-vous nous présenterrapidement votre formation, comment se déroule la formation, vos stages, avec qui travaillez-vous ?
AL : La formation propose une formule qui s’adapte aux besoins des golfs. Au niveau de la présence en cours ou sur le golf, nous avons un planning réparti sur plusieurs semaines dont 14 semaines de cours dans l’année avec des professionnels, des intervenants et deux formateurs qui séparent les modules. Nous sommes en contrat professionnel avec le golf où nous sommes tout le reste de l’année sur le parcours.
CG : Les périodes de cours sont adaptées à la logique du métier d’intendant. L’hiver nous sommes plus en cours que l’été.
Quelles sont vos responsabilités ?
CG : Nous sommes adjoints de l’intendant que nous épaulons mais nous gérons les tâches de façon autonome. Il y a un suivi régulier et des démonstrations techniques sont réalisées par nos collègues pour que l’on soit opérationnel.
Pensez-vous avoir un regard plus moderne que vos prédécesseurs ?
AL : Nous sommes beaucoup plus sensibilisés grâce à la formation, la théorie nous permet de mieux appréhender l’environnement dans lequel nous travaillons.
CG : Nous rentrons dans une ère où l’on doit beaucoup plus se creuser la tête que nos prédécesseurs. Nous avons une approche plus raisonnée de ce qui se faisait avant et de nouveaux projets émergents.
Quel est votre objectif à long terme ?
CG : Le premier objectif est bien évidemment d’avoir premièrement mon diplôme. Après, je souhaiterais devenir l’adjoint du greenkepper. Je suis également tenté par une expérience à l’étranger pour voir comment ce métier est réalisé par nos confrères originaires d’autres pays pour ensuite revenir et avoir une approche différente de ce qui se fait ici.
AL : En ce qui me concerne, je serai directement opérationnel sur ce golf pour avoir le rôle d’intendant. Il s’agit d’un golf avec un projet de développement et je suis formé pour être employé à la fin de ce projet.
Pour terminer, qu’avez-vous pensé des conditions de jeu offertes par la dernière Ryder Cup et de la préparation du Golf National pour l’occasion ?
CG : Au niveau des conditions de jeu, on parle de la plus belle Ryder Cup de l’histoire, les joueurs n’ont jamais eu de parcours aussi fabuleux que celui du Golf National. En termede qualité, les joueurs se sont régalés, il s’agit d’un travail où il y a eu plusieurs années de préparation. C’était un rêve pour nous les passionnés car nous étions présents pour participer à l’entretien pendant 2 semaines, une expérience magique à laquelle mes camarades de la formation et moi sommes très fiers d’avoir participés. Nous en parlons tout le temps. Nous étions 180 jardiniers et en réalité il n’y avait que des intendants dans le rôle de jardinier. Nous avons fait un travail très minutieux comme par exemple l’arrosage des greens à la bouteille d’eau. C’était une organisation sans faille où l’on a pris le meilleur de chacun pour l’affecter à chaque tâche et c’est ce qui a fait la magie du parcours et de cette première Ryder Cup en France.