La "data", un outil efficace contre le gaspillage ?

Publié le 11 mars 2019 à 09h54

Catégorie : Pratiques

Rencontré lors de la Green Golf Convention, le directeur mais également intendant du Golf de Font Romeu Denis Bertrand a répondu à nos questions concernant le métier de greenkeeper et son avenir.

Lors de la Green Golf Convention en novembre 2018,Denis Bertrand,directeur et intendant du Golf de Font Romeua répondu à nos questions concernant le métier de greenkeeper.

Quel type d’informations espériez-vous obtenir en venant à la Green Golf Convention ?

A travers la Green Golf Convention, nous recherchons un rapport avec tous les protagonistes présents sur l’événement. Nous retrouvons sur cette convention un relationnel que l’on avait perdu et cela est très important pour nous, nous remercions les organisateurs pour le très bon travail effectué. Par exemple à Pont Royal, des groupes se formaient – les fournisseurs restaient avec les fournisseurs, et les intendants avec les intendants – laissant très peu de place auxrelations commerciales. Alors que cette année, nous avons trouvé à la GGC une forme de convivialité qui a permis de rapprocher fournisseurs et intendants.

Comment le métier d’intendant a-t-il évolué avec la technologie et la data ?

Cela nous a permis de gagner en précision concernant nos dosages. Quand tout cela n’existait pas, nous étions vus comme des gaspilleurs. Avec l’utilisation d’applications telles que celles dédiées à l’arrosage par exemple, nous avons prouvé que nous n’étions justement pas des gaspilleurs. Il y a un respect optimal de l’utilisation de l’eau grâce à ces avancées technologiques. C’est devenu fondamental pour notre métier et l’image que l’on dégage. Nous maîtrisons tout à distance, depuis chez soi par exemple. la gestion de l’eau est donc devenue plus confortable, ce qui a apporté une image valorisante de notre profession. Cette technologie nous également permis de réduire considérablement nos coûts en rendant notre travail plus précis.

Quels sont les perspectives d’évolution du métier d’intendant avec la réglementation sur les produits phytosanitaires et les nouvelles règles du golf ?

Nous allons travailler différemment et surtout mécaniquement c’est à dire qu’il y aura des besoins très importants dans l’emploi de machines comme il y a quelques années et donc une utilisation très réduite de produits. Le risque est que les golfs qui ont recours à l’utilisation importante de produits et qui travaillent peu mécaniquement vont ressentir des difficultés à s’adapter aux nouvelles règlementations. Les conférences de Philip Russell et de CédricBertrandnous ont permis d’en savoir plus sur le sujet.

Au niveau des règles cela va influencer sur la vitesse du jeu comme l’a expliqué Jean-François Choquart dans sa conférence. Le comportement du golfeur a changé, le golf était auparavant un sport à part entière avec beaucoup plus de respect du parcours et du personnel qui l’entretient. Aujourd’hui le golf est devenu, pour certains un simple loisir où le pratiquant a beaucoup moins de respect. Les règles vont permettre de réaccélérer le jeu. On va également pénaliser les gens qui ne respectent pas le parcours. Cela va permettre de remettre chaque golfeur sur un pied d’égalité. Tout va redevenir simple et sain, ce qui est très important pour les greenkeepers qui vont être bien plus respectés.

Comment gérez-vous le stress quotidien causé pala pression des médias, des clubs et des organisations professionnelles ?

J’ai la « chance » d’avoir une double casquette : celle de directeur et également d’intendant mais je suis tout de même confronté à un stress très réel. Aujourd’hui, on se préoccupe plus de l’arrivée de groupes et de l’aspect financier que de l’entretien des golfs, c’est une hérésie totale. Il y a beaucoup de reports concernant les tâches de l’intendant et du greenkeeper et ceux-ci n’ont plus la force de se faire écouter sauf pour ceux qui ont un statut professionnel. Nous sommes dans une logique où il faut être encore plus professionnel pour être écouté.

Ressentez-vous le changement climatique ? Quand a-t-il commencéà impacter votre métier ?

Je le ressens depuis 10 ans. Il y a un changement au niveau du ressenti des mois. C’est-à-dire que la période juillet-août devient celle de septembre-octobre, nous assistons à un véritable décalage où il y a plus de temps d’été que d’hiver. Un autre problème inquiétant est celui de la faune et de la flore qui se sont déplacées. Des maladies de la flore proviennent de Tunisie et arrivent en France. Nous allons donc travailler avec de nouvelles problématiques ainsi que de nouvelles variétés de produits. C’est très inquiétant pour notre métier.

Crédit Photo : Site webdu Golf de Font Romeu

Rédaction GSPH24

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