Le parc matériel 100 % électrique : qu’en ont pensé les greenkeepers lors des JO ?

Catégorie : Pratiques

Pour les Jeux Olympiques, le Golf National s’est équipé d’un parc matériel Ransomes Jacobsen 100 % électrique. Les nombreux greenkeepers volontaires présents durant la compétition ont pu tester les machines et nous ont livré leur avis.

Depuis plusieurs mois déjà, le parcours de l’Albatros est le terrain de jeu d’une flotte 100 % électrique Ransomes Jacobsen au Golf National. Les nombreuses machines orange ont arpenté les 18 trous du parcours lors des JO. Quatre ingénieurs Jacobsen suivaient quotidiennement les machines. Deux ingénieurs du fournisseur de batterie étaient également présents. De nombreux greenkeepers, de France et de pays étrangers, ont ainsi eu l’occasion de tester un matériel 100 % électrique. Plusieurs d’entre eux nous ont livré leur avis à ce sujet.

Olivier Grelin, responsable de la formation à l’UFPPA Dunkerque : Olivier Grelin a lui aussi participé à l’entretien du parcours et a notamment pu tondre les fairways tous les matins durant 13 jours avec la nouvelle SLF1 Elite, totalement électrique. « Pour moi, c’est une première et j’étais franchement dubitatif… mais ce fut au final très positif et convaincant ! Nous avons pu également voir en action les AR1 Elite, le résultat en semi-rough est bluffant. Bien sûr, le silence de ces machines est impressionnant, surtout pour l’Eclipse 360. A 9 mm, la coupe quotidienne est propre et nette. L’autonomie de la SLF1 Elite semble être au rendez-vous et la puissance aussi… elle grimpe des pentes impressionnantes sans rechigner, ni perte d’adhérence grâce à sa gestion électronique de ses 3 moteurs de roue ! A confirmer dans d’autres situations de tonte. Finalement, c’est une tondeuse franchement impressionnante, dans les conditions de tonte que nous avons rencontrées. Une fois encore, difficile d’extrapoler une tonte à 14mm (ou 25mm pour les terrains de foot) après 3 jours de pousse ou pire… une semaine ! C’est en tout cas une solution probante pour tous ceux et celles qui ont des problèmes de bruit avec le voisinage et/ou qui souhaitent décarboner l’entretien du parcours autrement qu’avec des robots autonomes… ou en complément. Dernière remarque générale, valable pour une électrification d’un parc machine, n’oubliez pas les couts cachés ! L’installation de prises de chargement et l’adaptation/renforcement de votre circuit électrique à l’atelier, voire de l’adaptation/renforcement de la puissance d’alimentation du bâtiment au réseau ERDF peut réserver des surprises financières à ne pas négliger… on est plus sur un standard d’alimentation des batteries plomb de voiturette ! »

Janne Lehto MG, superintendant au Golf d’Hirsala en Finlande : « Le tout électrique est la voie à suivre. Avec l’automatisation et la robotique en plus lorsque c’est possible », indique-t-il. Sur son parcours, il a mis en place une tonte robotisée avec 40 robots Husqvarna et Kress qui permettent de tondre la totalité des fairways et 75 % des roughs.

Alex Portaankorvo, greenkeeper du Golf de Vasa en Finlande : « Je pense que c’est génial ! Toutes les mesures prises pour une gestion plus durable des parcours sont un pas dans la bonne direction. Ils font aussi beaucoup moins de bruit, ce qui est bien mieux pour les joueurs et les gardiens. Nous sommes dans cette direction depuis quelques années et je vais certainement rester sur le même chemin. La prochaine étape serait d’utiliser des automowers comme nous le faisons en Finlande, pour allouer du temps de tonte vers des tâches plus importantes. »

Gaëtan Lits, greenkeeper au Golf Bois d’Arlon en Belgique : « C’est impressionnant. Avec l’absence de bruit, c’est vraiment un confort pour les opérateurs, mais également pour les joueurs. Dans la gestion quotidienne, c’est un sacré atout. Cela permet en plus de réduire les carburants. La qualité de coupe reste identique. Il faut toutefois faire attention lors du nettoyage des machines. Ce sont des machines électriques, nous ne pouvons pas les nettoyer à grands coups d’eau comme nous le faisons sur les autres machines. Il faut passer un peu plus de temps avec un souffleur pour éviter de mouiller certains éléments de la machine. L’expérience est vraiment satisfaisante. C’est l’avenir. »

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Louis Carol, intendant de parcours au Golf de Falgos : « Fantastique, pour le confort de l’utilisateur mais aussi pour le confort de l’environnement qui gravite autour de l’utilisateur. Pour vous dire, même les jours de tournois et pour les SET-UP de l’après -midi, nous commencions à travailler silencieusement, grâce aux parc 100% électrique, alors que les dernières parties étaient encore en train de jouer sur le parcours. Le silence. »

Barry Lotgerink Bruinenberg, gestionnaire de terrains de sport : « Je suis très favorable aux machines électriques. Cela réduit beaucoup le bruit sur le parcours et il n’y a plus de risque de fuites hydrauliques sur le terrain de golf. Et si vous rechargez les machines avec des panneaux solaires ou une éolienne, je pense que vous faites beaucoup pour la nature et votre propre environnement. Nous travaillons également à l’électrification de notre parc de machines. Nous avons déjà des outils à main, des tondeuses et un camion qui fonctionnent à l’électricité. »

 

Hugo Senlis, responsable du parcours de l’Albatros : « Il a fallu beaucoup de travail de la part des mécaniciens et ingénieurs Jacobsen pour maitriser et façonner des machines en « pré-serie ». La prise en main utilisateur est extrêmement facile, le résultat est excellent et nous sommes très satisfaits. »

Eva Largeau, responsable du parcours de l’Albatros : « Je pense que tout le monde a été satisfait du parc matériel que l’on avait. On a eu un peu peur au début car finalement nous ne connaissions pas le matériel, mais ça change la vie de tondre sans bruit ! »

Romain Le Chêne, intendant du Golf Bluegreen Rennes-Saint Jacques : « C’était super, ç’a très bien marché. Nous travaillions sans casque, il n’y avait aucun bruit, aucune vibration, aucune odeur. C’était vraiment top sur les simplex. Ce sont des outils qui vont fortement se développer dans les années à venir. Le golf a besoin de cela, ne serait-ce que pour son image.»

 

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Corentin RICHARD

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