Les graminées résistantes à la sécheresse : solution d’avenir pour DLF

Publié le 18 octobre 2022 à 07h00

Catégorie : Pratiques

Après une sécheresse estivale record, l’ensemble de la filière Gazon Sport Pro a pris conscience de la nécessité de se réinventer, s’adapter. La mise en place de graminées plus résistantes à la sécheresse fait partie des solutions durables envisagées.

Cet été, alors que le rouge du mercure grimpait, de nombreux terrains de golf jaunissaient. Brûlées par des températures extrêmement élevées, et parfois privées d’eau par des restrictions d’arrosage, les surfaces de jeu (surtout les fairways) ont eu beaucoup de mal à résister. « Les effets combinés de la sécheresse et du stress thermique endommagent les membranes cellulaires des graminées, ce qui peut réduire la teneur en eau des feuilles et entraîner une grave baisse de la qualité du gazon », explique Anne Mette Dahl Jensen, responsable du développement produits gazon chez DLF, au média Europeanseed.

DLF privilégie deux pistes de graminées résistantes à la sécheresse : la fétuque élevée et le Ray-grass tétraploïde. En ce qui concerne la fétuque élevée, la responsable indique : « Nous avons maintenant des variétés très fines par rapport à ce qu’on voit normalement dans la fétuque élevée. »

DLF propose également ses mélanges 4turf pour les terrains de sport. Ces ray-grass, qui se caractérisent par un développement des racines plus rapide et une masse racinaire plus importante, « sont plus tolérants à la sécheresse, qu’elle soit printanière ou estivale ».

Les ray-grass 4turf ont deux fois plus de chromosomes (4n) que les ray-grass classiques (2n). Leurs cellules sont presque deux fois plus grosses. Disposant de plus grandes cellules, ils gardent davantage d’eau. « Les racines sont également plus riches en eau, donc la récupération après des conditions sèches sera plus efficace », indique Christophe Galbrun, sélectionneur variétal pour DLF. 

Pour ce dernier, la variété la plus prometteuse reste toutefois la fétuque élevée en raison de sa capacité à s’adapter à des sols profonds et des conditions sèches. « Nous devons augmenter notre réseau d’essais et prendre quelques idées de pays comme l’Australie où la sécheresse est un problème récurrent. Nous devons également travailler sur la combinaison d’espèces – principalement des mélanges de graminées avec des légumineuses. Il y a plein de trèfles et de luzernes qui pourraient aider à la survie des graminées, avec l’avantage d’apporter de l’azote aux graminées », conclut-il.

Corentin RICHARD

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