Dans les coulisses du Golf de Roquebrune en période de confinement
Publié le 16 mai 2020 à 05h00
Catégorie : Actualités
Mathieu Sevestre, directeur du Golf de Roquebrune, évoque dans cette interview la façon dont lui et son équipe ont vécu cette période de confinement.
Directeur depuis 11 ans au Golf de Roquebrune, Mathieu Sevestre se livre sur la façon dont lui et son équipe d’entretien ont vécu cette période de confinement.
Pourriez-vous présenter votre équipe d’entretien ?
Nous avons une équipe d’entretien qui varie selon la saison. D’avril à octobre, en période de haute saisonnalité, nous prenons entre deux et trois jardiniers en plus de notre effectif. Le reste de l’année, nous avons un greenkeeper, son assistant, un fontainier et quatre jardiniers. Nous faisons appel à une société sous-traitante pour les travaux d’élagage car cela nous offre un gain de temps
Pourriez-vous présenter le parcours du Golf de Roquebrune ?
C’est un 18 trous dont la particularité est d’être vallonné, avec des fairways étroits. Il offre une magnifique vue sur le Massif des Maures, sur la Méditerranée et sur les montagnes du Lachens. Nous avons également un grand practice à entretenir avec un putting et un chipping.
Comment avez-vous vécu la situation de crise du Covid-19 ?
Au niveau personnel, nous l’avons très bien vécue, dans le sens où nous sommes dans une des parties de la France très peu touchée par le virus, c’est le plus important. Au niveau professionnel, c’est plus difficile car toutes nos activités touristiques (restauration, golfs, plages, domaines viticoles, etc.) sont à l’arrêt depuis la mi-mars.
Cependant, cette situation n’est-elle pas une aubaine pour l’entretien du parcours ?
Oui et non, il est quand même difficile de parler d’ aubaine. Cependant, nous avons pu faire des opérations mécaniques plus facilement – puisqu’il n’y avait pas de golfeurs – telles que la fertilisation ou encore des aérations. Nous avons même réalisé une opération que nous ne faisions jamais: le traitement sélectif. Cela faisait une dizaine d’années que nous n’en faisions pas car c’était difficile avec les clients sur le parcours. Nous avons refait la totalité de l’arrosage au niveau électronique. Vu qu’il n’y avait pas de joueurs sur le parcours, cela nous a facilité la tâche, même si c’est une opération très compliquée. Il nous a fallu deux semaines pour le faire, alors qu’avec des joueurs cela aurait pris deux mois. C’est le côté positif de cette période. Mais ce n’est pas une aubaine car nous n’avions pas l’équipe d’entretien au complet depuis la mi-mars; même si elle se complète petit à petit depuis la mi-avril, nous avons rappelé la quasi-totalité de l’équipe car la croissance de la végétation est partie et a explosé. Nous avons pratiquement tous nos jardiniers qui travaillent depuis quelques semaines. Au niveau économique, nous savons que cela va être très compliqué dans les mois à venir car nous aurons des baisses de chiffre d’affaires extrêmement importantes. Nous aurons des moyens qui seront moindres dans les années à venir…
Quels sont les points négatifs du confinement ?
Comme je le disais, nous avons eu moins de jardiniers au début car nous devions limiter nos coûts au maximum, en corrélation avec la diminution des recettes. Mais nous devions maintenir la qualité de notre outil, c’est pour cela que nous avons rappelé le reste de l’équipe.
Nous avons également rencontré des problématiques au niveau des pièces et du matériel. Par exemple, au niveau de l’arrosage, nous avons eu une pièce qui a mis plus d’un mois à arriver. Nous avons également une machine qui est tombée en panne, nous venons simplement de recevoir la pièce, soit presque un mois et demi pour recevoir deux courroies. Ce sont des pièces simples mais qui nous bloquent au quotidien dans notre activité malgré le fait que nous ayons des équipements doublés et du stock. Mais nous ne pouvons pas avoir ce stock sur toutes les pièces et cela est difficile.
Les distributeurs ont des services après-vente mais le problème c’est qu’ils sont implantés partout en Europe. Par exemple la courroie venait de Londres et nous avons eu un problème avec le fournisseur, qui a envoyé deux fois la pièce (le premier colis s’était perdu). Il y a des choses qui ont très bien fonctionné mais d’autres qui nous ont rendu la tâche difficile.
A suivre…
Héléna Assayag (avecredaction.gsph24profieldevents.com (Lucas Sanseverino))