Oeliatec : Le désherbage à l’eau chaude

Publié le 12 mars 2024 à 07h00

Catégorie : Pratiques

L’entreprise bretonne Oeliatec propose des solutions de désherbage à l’eau chaude basées sur le principe de choc thermique. Pratique pour les voiries, cette technique pourrait s’avérer utile autour des terrains de sport, notamment pour se passer d’herbicide.

La présence de graminées non-désirées sur les pelouses sportives ou les parcours de golf est très souvent une préoccupation pour les groundsmen et les greenkeepers. Leur présence peut à la fois atténuer le rendu esthétique mais également avoir un impact sur le jeu (roulement du ballon ou de la balle). Outre le terrain de jeu, les « mauvaises herbes » peuvent aussi coloniser les abords des terrains, et notamment les pourtours en gazon synthétique. A l’aube de l’interdiction des produits phytosanitaires en 2025, les professionnels ont de moins en moins de solutions pour se débarrasser de ces graminées indésirables. La société Oeliatec propose des solutions de désherbage écologique à l’eau chaude. Si cette solution vise surtout les collectivités pour un usage sur les voiries ou dans les espaces verts, l’utilisation de cette technique de désherbage a également été testée et approuvée sur les terrains de sport. Un bon moyen d’agir sans herbicide ?

Genèse d’Oeliatec

Oeliatec, c’est un peu un remède de grand-parent remis au gout du jour, avec une pointe de technologie. L’entreprise nait officiellement en 2005, elle est l’idée de Jean-Pierre Barre, qui voit le vent tourner concernant les pesticides lorsque la Bretagne les interdit en raison de la prolifération des algues vertes au début des années 2000. Il se remémore alors l’utilisation du « jus de cuisson des patates » de ses aieux utilisé pour éradiquer les mauvaises herbes, comme il l’expliquant dans les colonnes de Ouest-France. Lui vient alors cette idée : et si l’eau bouillante pouvait remplacer les herbicides ? En 2011, 7 machines sont vendues. Trois ans plus tard, 4 machines sont produites par mois. L’entreprise, qui compte aujourd’hui une trentaine de salariés, s’est imposée sur le marché européen.

 

Principe de fonctionnement

Les machines Oeliatec permettent de pulvériser à basse pression des micro-gouttelettes d’eau chauffées à 120°C par une chaudière incluse dans la machine. Pour que ce désherbage fonctionne, il faut pulvériser l’eau durant 1 à 2 secondes sur la plante. L’objectif du désherbage à l’eau chaude est d’attaquer les plantes par « choc thermique » avec un éclatement des cellules dans la partie chlorophyllienne dans un premier temps. Une fois la partie chlorydienne éclatée, la photosynthèse n’est plus possible. Ensuite, les micro-gouttelettes viennent bruler le collet de la plante. L’eau bouillante parvient ensuite aux racines et brule les radicelles.

Visuellement, l’efficacité de la pulvérisation se traduit dès les premiers instants par le flétrissement de la plante. Une dizaine de minutes plus tard, la plante noircit. 24 heures après l’application, la plante est complètement dévitalisée, sèche, et tombe en décomposition les jours qui suivent.

Le nombre de passage est limité de 3 à 4 par an. Concernant l’eau utilisée, elle peut provenir de différentes sources : eau de réseau, eau de récupération, eau de forage. Il n’est pas nécessaire d’ajouter d’additif à l’eau pulvérisée. Toutefois, un produit peut être utilisé afin de limiter la création de calcaire au sein de la machine.

Pour son application sur les terrains de sport, notamment sur des surfaces artificielles, les micro-gouttellettes n’abiment ni les fibres ni les peintures de traçage.

 

Les différentes machines Oeliatec

Oeliatec décline sa solution de désherbage à l’eau chaude en plusieurs machines. Toutes les machines de désherbage peuvent également servir à arroser, car lorsque la chaudière n’est pas allumée, l’eau reste à température ambiante. A partir de certaines machines, des options à haute pression (eau froide et eau chaude) sont disponibles.

Les machines peuvent directement être branchées à une arrivée d’eau, ou bien elles sont équipées de cuve plus ou moins grande, allant de 300 à 2000 litres en fonction des besoins.

Pour une utilisation sur les terrains de sport, il est recommandé d’utiliser le modèle Hoëdic. Ce chariot à conducteur marchant électrique est équipé d’une cuve de 300 L et pèse au total 600 kg une fois plein, permettant à son utilisateur de le déplacer directement sur le terrain. Il est aussi doté d’un réservoir fuel de 33 litres pour le chauffage et de 10 à 20m de flexible. Sa consommation d’eau est de 4L/minute.

Corentin RICHARD

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