Un logiciel de gestion des ombres sur les parcours de golf voit le jour

Catégorie : Recherche & innovation

L’entreprise danoise Second Sun a lancé un logiciel permettant aux intendants de parcours de golf de gérer au mieux leurs zones ombragées. Ce dernier permet en outre de cartographier les zones ombragées et de simuler l’impact lumineux sur le parcours de la coupe de certains arbres.

Air, eau, chaleur et lumière sont les quatre ingrédients nécessaires à la bonne croissance d’une plante. Le dernier peut parfois manquer, notamment sur les golfs, en raison de la présence de certains arbres créant des zones ombragées. Les zones ombragées créent des conditions indésirables pour les plantes, ce qui entraîne une qualité de jeu inférieure, des coûts d’entretien plus élevés et des opérations non durables. A ce titre, l’élagage des arbres, voire leur retrait total, peut avoir un impact significatif sur le taux d’ensoleillement de certaines zones d’un parcours de golf. C’est à partir de ce constat que l’entreprise danoise Second Sun, qui a notamment développé une solution de réflecteur solaire pour pallier ces zones ombragées sur les terrains de sport, a lancé un logiciel de gestion des zones ombragées.

Cette solution digitale permet entre autres de repérer les zones d’ombre sur le parcours de golf, mais aussi et surtout de simuler l’impact d’un élagage ou de la coupe totale d’un arbre. L’analyse des ombres repose sur plusieurs data : les données topographiques (issues de satellite ou de drones) et les données météorologiques historiques. Dès que ces données sont récoltées, la plateforme Second Sun Analysis offre un aperçu des conditions actuelles du golf, formule des conclusions et des stratégies d’atténuation des ombres réalisables.

 

Comprendre la plateforme

Afin de mieux comprendre la plateforme, Nicolai Moustgaard, CEO de Second Sun, a publié une analyse réalisée et présentée sur la plateforme Shade Analysis sur le Marielyst Golfklub au Danemark. Sur les images aériennes, les arbres encadrés par un carré vert vont être retirés dans la simulation.

Sur la gauche, un aperçu de l’ensoleillement sans enlever aucun arbre. Les zones vertes représentent des surfaces avec plus de 80 % d’ensoleillement pour le mois indiqué. En jaune celles avec un taux d’ensoleillement situé entre 20 et 80 %. Le rouge identifie les aires présentant moins de 20 % d’ensoleillement. Grace à la simulation, il est possible de voir les conséquences du retrait de plusieurs arbres sur l’image de droite, avec une zone verte plus grande, et donc plus d’ensoleillement.

Autre exemple plus frappant avec le green du 10 :

L’outil propose des conclusions pour chaque green en fonction de l’impact des arbres sur l’ensoleillement des greens tout au long de la journée. « Le green du 10 est principalement affecté par le groupe d’arbres au sud du green. Les arbres n’affectent pas trop le green tôt le matin, mais tout au long de la journée, ils réduisent considérablement la lumière du soleil. L’enlèvement des arbres mis en évidence au sud du green améliorera considérablement la quantité de soleil que le green reçoit tout au long de la journée. L’enlèvement des arbres influencera un peu l’architecture et l’esthétique existantes pour le 17e Tee et le 10e green, mais pas de manière significative. L’impact de la lumière du soleil reçue sur le 10e green sera important, créant ainsi de bien meilleures conditions pour le gazon et pourrait donc valoir l’investissement », peut-on lire.

L’outil permet en outre d’évaluer les données réelles de l’IDD (Daily Light Integral) pour l’ensemble d’un parcours en fonction des données météorologiques locales – permettant une prise de décision éclairée sur la sélection des espèces de graminées pour les zones individuelles. L’utilisateur peut également utiliser les divers tableaux et extraire les données afin de comparer avec des années historiques. La plateforme peut également fournir des informations continues sur l’irradiation réelle sur chaque mètre carré du parcours de golf par heure qui peut informer le greenkeeper sur l’évapotranspiration réelle et exacte des zones individuelles du golf. Cela permettra également au greenkeeper d’optimiser l’irrigation de l’ensemble du parcours, créant ainsi de meilleures conditions pour le gazon et aidant à préserver les ressources en eau rares dont disposent la plupart des golfs.

Enfin, il est aussi possible de simuler la croissance des arbres et de la végétation existants pour comprendre l’impact potentiel à l’avenir et commencer à planifier à l’avance pour assurer des conditions naturelles optimales. Un outil qui permet finalement d’éclairer les greenkeepers dans leur prise de décision.

Corentin RICHARD

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