Une nouvelle aire à Louis II [2/2]
Publié le 7 septembre 2018 à 10h30
Catégorie : Pratiques
Rénové de fond en comble, le terrain du stade Louis II jouit en outre d’un nouveau circuit de chauffage hydraulique. Mais pas forcément pour protéger le gazon des affres du gel… Explications.
Depuis la reprise du championnat de France, Monaco bénéficie d’un gazon rénové de fond en comble. Ces travaux, initiés le 13 mai dernier, ont été l’occasion d’installer en prime un circuit chauffant, pour un usage bien particulier, un peu différent de ce qui se fait dans les autres stades de Ligue 1 : « Il ne s’agit pas en effet de pallier un quelconque problème de gel en période hivernale, explique Olivier Damour, de la Direction des travaux publics de la principauté ; les températures les plus basses auxquelles nous sommes confrontés en hiver sont de l’ordre de 0 à -1°C. » Sans compter le fait que le gazon de Louis II repose en fait sur une dalle de béton (le stade est édifié au-dessus d’un parking souterrain), qui emmagasine la chaleur le jour et la restitue la nuit.
L’idée derrière l’installation de ce circuit chauffant consiste en fait à stimuler la croissance du couvert végétal à des moments stratégiques. En amont de la reprise du championnat de Ligue 1, un gazon en pâturin des prés a été plaqué. Mais ce n’est pas tout : en plus de ce plaquage ont été semées des graines de bermuda grass. Une espèce rustique, plus résistante à la sécheresse qu’un pâturin ou qu’un ray-grass. Tout le principe de ce mélange est de favoriser la colonisation du couvert végétal par le bermuda grass à l’arrivée des beaux jours, de sorte que le gazon bénéficie d’un bon aspect et d’une bonne densité. C’est là qu’intervient l’utilisation du nouveau circuit hydraulique : « La boucle de chauffage intervient pour faciliter les transitions d’un cycle à l’autre (du bermuda grass au pâturin des prés), en donnant au printemps un petit coup de pouce à la croissance du bermuda grass et, à l’automne, en prolongeant la vie du bermuda avant que le pâturin soit activé et prenne le dessus », développe Olivier Damour.
Le circuit chauffant repose sur une solution fournie par la société Rehau, qui compte également parmi ses références l’Allianz Arena (Bayern Munich) ou encore le nouveau terrain d’entraînement de l’Insep. Au stade Louis II, ce sont pas moins de 40 km linéaires de tubes qui ont été répartis en trois zones de 60 boucles chacune. Trois vannes asservies à des sondes de température implantées dans le couvert végétal sont chargées de moduler les débits d’eau chaude circulant dans chacune des trois zones. La boucle d’eau chaude est raccordée à la boucle primaire qui chauffe déjà les locaux du stade Louis II (vestiaires, bureaux, locaux associatifs, infrastructures dédiées à d’autres disciplines sportives…), elle-même raccordée au réseau de chauffage urbain de la principauté, qui tire parti de sources d’énergies renouvelables (à l’aide de pompes à chaleur « aquathermiques », récupérant la chaleur disponible en eau profonde) et de récupération (unité d’incinération d’ordures ménagères).
La maîtrise d’œuvre de l’ensemble de l’opération a été prise en charge par Parcs et Sports. La couche d’étanchéité (géotextile) n’avait pas été changée depuis l’origine (1985), le substrat avait quant à lui une quinzaine d’années. L’intégralité de l’ancien substrat ainsi que la couche drainante ont été retirés pour être entièrement rénovés. Le nouveau substrat reste de même nature que l’ancien (terre/sable). Le réseau de drainage ainsi que le système d’arrosage ont été rénovés dans leur intégralité. Le lot « circuit chauffant » a quant à lui été confié à l’entreprise Getherm.
Crédit photo: Principauté de Monaco