Violette de Natuition : le désherbage automatique
Publié le 3 mars 2025 à 07h00
Catégorie : Pratiques
L’entreprise française Natuition veut s’inscrire davantage dans la filière de l’entretien des pelouses sportives avec son robot de désherbage mécanique Violette. Au Benelux, l’automate a su faire ses preuves.

Si les robots de tonte sont les vedettes de l’autonomisation de l’entretien des pelouses sportives, d’autres taches sont également robotisées. C’est notamment le cas de la lutte contre les adventices, avec un robot désherbeur mécanique français appelé Violette, développé par Natuition.
Trois mauvaises herbes visées
Le robot offre une alternative aux herbicides en détectant et extrayant mécaniquement les adventices grâce à l’intelligence artificielle et un système d’extraction breveté. Il est équipé d’un système de guidage GPS RTK. Son IA est capable de repérer 3 mauvaises herbes : le plantain, la marguerite et le pissenlit. Dès lors qu’une de ces 3 plantes est repérée, la fraise va attaquer la plante à la racine pour l’extraire jusqu’à une profondeur de 50 mm. Une utilisation régulière est préconisée sur les terrains de sport.
Violette est capable d’extraire 600 mauvaises herbes par heure avec un temps moyen d’extraction de 5 secondes par mauvaise herbe. Il peut fonctionner de manière autonome pendant 12 heures, avec une vitesse de déplacement allant de 1 à 4km/h. Le robot, contrôlable à distance via 4G/WiFi, dispose d’une interface en ligne permettant le suivi du travail, l’analyse des statistiques et la génération de rapports PDF.
Aux Pays-Bas, l’entreprise Milati Grass Machines, qui importe Violette, a pu avoir des retours concernant le robot. Ce dernier est notamment utilisé par plusieurs services de maintenance municipaux néerlandais. Si les retours sont globalement positifs quant à l’autonomie et l’efficacité de la machine, tout n’a pas été un long fleuve tranquille. « Nous continuons à apprendre et à développer les robots avec Natuition et nous continuons à aller de l’avant dans une démarche respectueuse de l’environnement avec une réduction des produits chimiques. Les mauvaises herbes sont très difficiles à éliminer sur les terrains de football et les parcs », reconnait-on du côté de Milati.
Le cas des Pays-Bas s’inscrit dans une situation européenne qui tend vers l’interdiction des produits chimiques sur les pelouses sportives. Cette solution robotique s’ancre dans ce besoin d’alternative. Toutefois, l’efficacité de ce désherbage mécanique automatisé peut poser question. La mauvaise herbe est extraite jusqu’aux racines, laissant un trou à la place. La nature ayant horreur du vide, cet espace laissé libre est un potentiel risque de maladie ou de mauvaise graminée. Pour Milati, ce n’est pas un problème, les trous causés par l’extraction (40 mm de profondeur), sont semblables à ceux laissés par des crampons. Les opérations d’aération régulières sur les terrains rectifient ces trous : « En résumé, nous maintenons la croissance, la nutrition et la reproduction des mauvaises herbes sous pression constante. Dans certains cas, il est difficilement possible de lutter, certaines mauvaises herbes sont très difficiles à éradiquer. Mais globalement sur le plantain et le pissenlit nous avons de très bons résultats ».