[Débats d'idées] Franck Nicolas : "La nature s'auto-régule et crée sa propre chimie…"

Publié le 27 février 2020 à 06h00

Catégorie : Paroles d’experts

Nous poursuivons notre série de tribunes « zéro % phyto, 100% mytho? » avec, cette semaine, la réponse de Franck Nicolas, le Pitch Manager du Stade Louis II à l’AS Monaco.

Cette semaine, dans le cadre de notre série de tribunes sur la thématique du « zéro % phyto, 100% mytho?« , Franck Nicolas, le Pitch Manager du Stade Louis II à l’AS Monaco,explique qu’il faut dans un premier temps cadrer les champs d’action :

« Si cette question ne parle que des produits visant à éradiquer les insectes où les maladies telles que les insecticides ou les fongicides, je pense que dans ce contexte nous pouvons y arriver. Aujourd’hui, nous travaillons avec beaucoup d’alternatives d’engrais, à base d’algues par exemple, car elles ont le même pouvoir de fixation qu’un engrais traditionnel. Le but serait donc de réduire l’usage des engrais traditionnels avec ces produits alternatifs naturels”.

Ensuite, Franck Nicolas explique que plusieurs paramètres sont à prendre en compte et qu’il est donc difficile de répondre clairement à cette question :

Je pense qu’il faut prendre la question à l’envers. Si l’on considère la nature, elle n’a besoin de rien puisqu’elle s’auto-régule. De plus, en sachant que lorsqu’elle fait cette auto-régulation, lors de la décomposition des végétaux, elle libère du méthane, du sulfate ou encore des nitrates… Elle se crée sa propre chimie. Si on considère la chimie créée par l’homme et celle créée par la nature, il y a peut-être une alternative. Je ne pense donc pas que ce soit un mythe ni même une réalité. Nous devons faire le maximum pour aller dans le sens du « zéro phyto » quels que soient les spectres tels que les maladies, les insectes, les amendements ou autre« .

Parmi ces critères, il faut également tenir compte des exigences liées à la qualité de la pelouse et son esthétique :

Il faut tendre vers le zéro phyto mais je ne sais pas si, objectivement, en prenant en compte les standards élevés des instances du football et des joueurs, cela est possible. Les standards sont beaucoup plus élevés qu’il y a 30 ans de cela. Les exigences concernant la tonte sont déjà plus élevées et donc, il faut plus de rendement. Il suffirait que les instances du football et les joueurs, malgré ces standards élevés, décident de revenir en arrière afin d’éviter l’usage intensif des produits phytosanitaires, de l’eau, etc. En tout cas pour ma part, je fais mon maximum pour éviter la surdose ou la sur-utilisation de ces produits”.

redaction.gsph24atprofieldevents.com (Lucas Sanseverino)

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Rédaction GSPH24

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